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 Mais si le loup y était... [fini]

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Angel&Demon
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Prénom (vrai) : Diandra
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MessageSujet: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyVen 6 Mar - 18:03

    Je l'avais cherché, d'accord. Mais je ne pouvais pas supporter leurs regards lourd de sens, qui ne me croyaient pas, même après l'explosion de l'autre jour où ils m'avaient tous, sans exception, accusé. Enfin... Ils avaient de quoi me regarder ainsi; je me remémorai le doux sang coulant dans ma bouche, cette sensation de sucré, exquis. Mais je ne devais pas recommencer. Et cela semblait être au beau fixe, si ce n'était Jasmine Woods, l'odeur des humains m'étaient supportable, et vu qu'elle était toujours collée de la puante, celle qui avait tué Kate, je ne devais pas souvent me retenir de lui sauter à la gorge; bref, dès que l'incident " Alexandre mystérieusement assassiné " se serait estompé, je pourrais continuer ma vie normalement, sans rien pour me déranger, pas même ma famille, ni les sacs à puce... Ni Jasmine, enfin ce point restait à prouver. Pour cela, je n'aurais qu'à le dire à mes frères et soeurs, ils m'écouteraient avec attention et m'aideraient à combattre cette pulsion et ils seraient ainsi convaincus de mon innocence quant à la disparition de l'humain. Je m'étonnais moi-même.


" Je vais chasser "

    Personne n'était dans le couloir menant à l'entrée et n'importe qui aurait pu penser que j'étais seule dans la grande villa, néanmoins je savais que tout le monde m'avait parfaitement entendu. Petit bruit infime dans la chambre d'Anna et Raphaël, les deux avaient bien entendu et cela me suffisait, ils iraient vite tout dire à " papa et maman ", pas besoin d'en faire plus. Comme tout humain, je pris ma veste dans l'entrée et sortit sans bruit; au dehors, une petite brume se formait et donnait un aspect très lugubre de Forks. Déjà comme ça, la petite ville n'était pas des plus accueillante, il y faisait constamment froid et très souvent, les nuages y étaient gris voir noirs d'encre. Pas le paradis, n'est-ce pas ? Mais bon, le paradis me serait interdit, maintenant. Je baissai la tête comme tout le monde, comme pour regarder mes pieds et ne pas trébucher, et m'en allai vers la forêt, ayant vraiment très soif. Un long soupir vint s'échapper de mes lèvres, je me sentais quand même seule ici, tout comme les autres villes - Bon, d'accord, dans mon cas, pas trop - que j'avais pu visiter; il y avait certes Anna, Natacha et les autres, mais après la grosse bourde de l'année dernière, il semblait que ceux-ci ne m'étaient plus aussi proches qu'avant. Dommage, nous nous entendions bien avant... Je laissai égarer mes pensées vers Kate et un grognement sortit de ma poitrine; argh, j'avais horreur de faire ça, mais ça sortait tout seul, j'avais vraiment l'impression d'être ce bulldog qui vous grogne dessus dès que vous passez.

    Quelle métaphore, bulldog avec le fait que nous soyons beaux et que nous attirions le regard de tout être humain passant près de nous. Je lâchai un petit rire, mon niveau d'humour baissait de plus en plus ! J'attaquai un petit lièvre passant par à, remarquant avec amertume à quel point son sang était banal par rapport à celui de Midgen mais je devais me faire une raison : ce serait de celui-là que je me contenterais à partir de maintenant, je ne voulais pas être séparée de la famille à cause d'une idiote envie de sang humain, et moi plus vivre toute seule était égale à un carnage sans égal. Autant je pouvais la détester souvent, autant ma famille était ma drogue et m'était indispensable, incroyable... Je me ramassais pour une nouvelle proie quand je sentis une odeur. A peine perceptible, car encore lointaine. Je me figeai, cette odeur... Douce, sucrée, cette odeur qu'un humain aurait comparé à un bonbon rare; ma soif s'accentua grandement mais j'essayai péniblement de la contenir. Cette odeur que j'avais senti il n'y avait pas si longtemps, à l'orée de la forêt, mais dont j'avais résisté à l'appel. Mais cette fin de soirée-là, j'avais bu et l'appel était moins fort. Résister, se faire tenter. Refaire l'exploit, me tenir droite. Mon cerveau bouillonnait. Si mon coeur battait encore, il aurait explosé. Mon souffle était court. Je ne sentais plus l'odeur de ma première proie. Seule la sienne restait. Celle de Jasmine.

    Sans que je puisse décider quoi que ce soit, mes jambes se mirent en route...
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyDim 8 Mar - 13:14

[Suite de ce sujet]

    Il faisait nuit noire. Cela faisait un moment que j'avais dépassé le dernier lampadaire avant d'entrer dans la forêt, et lorsque je me retournais, je pouvais encore voir sa lueur bienveillante. Je n'avais pas peur. Je me sentais en sécurité, par rapport à l'endroit où je venais. Je ne voyais pas grand chose, ma lampe de poche éclairant le sol. C'était le plus important. Je n'avais pas envie de m'étaler et d'être couverte de boue pour le restant de la nuit. Le sentier (en tout cas ce que j'avais décidé de prendre pour sentier) était traversé de nombreuses racines, ornières et flaques de boues. Je regardais donc mes pieds en marchant d'un bon pas.

    Plus vite je serais loin, plus vite je serais en sécurité. Je m'imaginais Morgan sortir de sa cave, voir la porte que j'avais expressément laissée ouverte pour qu'il sache que j'étais partie. Je voulais qu'il se sente coupable, je voulais qu'il s'en veuille. Qu'il crie ! Qu'il souffre ! Je m'arrêtai. Si je restais ici, peut-être entendrais-je son hurlement lorsqu'il découvrira que je l'avais quitté ? Non, j'étais déjà trop loin. Et puis, je n'avais pas envie d'être dans les barrages quand cela se produirait.

    Je repris donc ma marche, ma promenade. La forêt était plus silencieuse qu'une école vide ! Moi qui croyais qu'il y avait de nombreux animaux nocturnes qui semaient la pagaille entre les arbres une fois la nuit tombée ! Non... il faisait tout calme. Tant mieux, ça renforçait mon sentiment de sécurité relatif. L'air était froid, et je fermai mon manteau jusqu'à mon menton. Un timide vent glacé souffla les feuilles des arbres, et glaça ma peau. Enfin un peu de mouvement, je n'étais pas seule : le vent me tenait compagnie.

    Tout en marchant, les yeux perdus dans le chemin qui défilait sous mes pieds, je réfléchissais. Que ferais-je, demain ? Je pourrais aller chercher un poste de police ? Ma bonne conscience tentait encore de me faire entendre raison. Bon, c'était une idée. Mais il me fallait mieux. Je préférais aller à La Push - tôt demain les bus seront de nouveau en service - et retrouver Aspen. Je pourrais tout lui raconter, à elle. Et si elle ne pouvait pas m'héberger, au moins, elle pourra me conseiller quelque chose. Le poste de police ne serait pas une si mauvaise idée, par la suite. Que Morgan soit puni pour m'avoir traité comme il l'avait fait ! Après tout, qu'est-ce qui me retenait de faire ça ?

    Ce n'était pas bien dur de répondre à cette question. Il y avait quelque chose en lui qui m'empêchait de le vendre aux autorités. Une lueur dans ses yeux ? Rien que sa peau de marbre, ses muscles si discrets mais véritablement présents (sa petite démonstration ce soir m'avait bien convaincue), sa manière étrange d'ouvrir la porte à peine quelques secondes après que j'ai frappé, le fait qu'il soit mon père... rien que cela m'empêchait de le faire. Et puis, où irais-je si lui se faisait incarcérer ? Je n'y connaissais rien en procédure judiciaire, peut-être n'aurait-il qu'une amande à payer, mais rien que pour ça il ne semblait pas avoir assez d'argent. Je n'aurais plus personne, si lui partait aussi.

    Mon jeans se coinça dans une ronce dépassant sur le "sentier". Je poussais un soupire, coinça ma lampe de poche sous mon aisselle et me penchai pour retirer délicatement mon vêtement. Quelque chose me piquait au tibia... chouette, ce n'était pas que mon jeans que la ronce avait sous ses épines. Un peu de sang s'échappa de la plaie. Je me relevai et regardai autour de moi : ce n'étais plus vraiment un sentier, mais une fin filet d'herbes écrasées. Peut-être quelqu'un avait-il déjà fait sa promenade ici, dans la journée, peut-être avant. Ou un animal. Dans tous les cas, ce n'étais pas un sentier proprement dit. Des fougères dépassaient à ma gauche, un buisson de ronces à ma droite. Les arbres se dressaient jusqu'au ciel noir, ma lampe de poche était mon seul ami : sans lui, je serais dans le noir total. Il ne fallait pas que ça pour m'effrayer, au pire je pouvais toujours dormir sur place.

    Comme pour voir comment ça serait, j'éteignis ma lampe de poche. C'était... sombre en effet. Je prenais une longue respiration, les yeux fermés (a quoi bon les garder ouverts ?), quand des oiseaux s'envolèrent, une dizaine de mètres plus loin, dans un orchestre de cris. Quelque chose fit également remuer les buissons, plus près. Un lapin peut-être... ou quelque chose de plus gros. Comme des animaux qui fuyaient. Reconnaissant un soupçon de peur dans mes sentiments du moment, je r'allumai ma lampe et balayai les alentours. Je ne voyais rien de menaçant. Il faut dire, je ne voyais pas grand chose du tout.
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptySam 20 Juin - 19:25

Mes jambes étaient indépendantes. Elles n'avaient plus de comptes à rendre à mon corps, à mon cerveau. Elles avançaient toutes seules, et j'avais beau me torturer l'esprit pour les convaincre de ralentir, elles enchaînaient les foulées. Gauche, droite. Gauche, droite. De plus en plus vite. L'odeur de Jasmine devenait plus marquée, mes jambes plus rapides, ma volonté moins forte. Partout à l'intérieur de moi, c'était soif et désir. L'odeur de ma camarade de classe emplissait mon nez, ma gorge, tout mon être. Je ne voulais pas y aller. Je ne pouvais pas y aller ! Et mes promesses alors ? D'accord, j'avais gaffé avec l'autre pré pubère. Mais je devais me rattraper. C'était tellement dur ! D'ailleurs, si je continuais comme ça, j'allais commencer à me poser des questions existentielles. Pour ne pas dire vitales, puisque je ne suis pas vivante. Après tout, les vampires n'étaient pas faits pour être "végétariens". C'était notre nature de s'abreuver au sang des humains. Quelques mortels pour satisfaire un(e) immortel(le), était- ce vraiment trop cher payé ? Pourquoi ne pouvais-je pas ma faire plaisir ? Si les humains voulaient un bonbon, ils le prenaient. Vivre à jamais pour me priver toujours, je n'en voyais pas l'intérêt.

Ma matière grise s'agitait bel et bien, finalement. Pas sur le sujet malheureusement. Pas pour arrêter la progression du prédateur vers sa proie. L'odeur s'amplifiait au fur et à mesure, cependant, le premier choc olfactif était passé et je sentais que mon esprit reprenait le contrôle de mon corps de marbre. J'obligeai mes jambes à ralentir, elles résistèrent, je réitérai mon ordre. Les foulées s'espacèrent, je m'arrêtai. J'allais bloquer ma respiration, reprendre mon calme et repartir dans la direction opposée. J'en étais capable. J'avais gagné ! A nouveau, je m'étais contrôlée. A nouveau, j'avais résisté à son fumet ô combien envoutant. Jasmine avait pour la deuxième risqué la mort et elle ne se doutait de rien.
Je tournai les talons quand une nouvelle explosion retentit dans mes narines. Je fus presque aveuglée par la soif déclenchée par son odeur, comme on peut être aveuglé par le soleil après un nuage. L'odeur s'était décuplée, je ne comprenais pas. Qu'avait elle fait ? La première possibilité était qu'en deux secondes, elle s'était rapprochée de moi à l'extrême. Impossible. C'était une humaine. Rien qu'une humaine. Mais qui déclenchait en moi de telles réactions ! Alors restait la deuxième possibilité. Elle s'était coupée, blessée, en tout cas, le sang coulait. Oh, peut être juste un peu. Qu'importe. Mes sens s'affolaient. Mon cerveau tournait à toute vitesse. S'arrêta. Ce fut à cet instant précis que je perdis toute raison.

Lorsque mes jambes redémarrèrent cette fois, ce fut avec l'accord de mon cerveau. Je voyais rouge. Rouge sang. Je volais plus que je ne courais et à cette allure, il ne me fallut pas longtemps pour la retrouver. Avec le parfum qu'elle dégageait, elle aurait pu crier
"JE SUIS LA !" que je ne l'aurais pas dépistée plus facilement. Je la sentais en face de moi. Je me rapprochai, féline, écartai un buisson. Elle était là. Seule et fragile. Je remarquai de suite que son jeans était déchiré dans le bas, qu'elle avait une égratignure. Je faillis grogner de plaisir, à l'idée de boire son sang. Si je n'avais pas perdu la raison quelques minutes plus tôt, je me serais sentie coupable à cause de ce que je m'apprêtais à faire. Seulement j'étais presque folle, et j'en avais assez de lutter contre ma nature. J'écartai brusquement les buissons touffus, m'avançai à découvert. Elle parut surprise de me voir là. Je pris un air surpris, comme si je ne m'attendais pas à me retrouver face à elle. Je dis d'une petite voix, parfaitement maquillée :

" Jasmine ? Que...Que fais-tu là ?"


Spoiler:


Dernière édition par Petite Chose le Dim 21 Juin - 14:25, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyDim 21 Juin - 11:51

    Je n'avais pas peur, car même s'il est assez commun de s'exciter au moindre bruit lorsqu'on est seul au milieu d'une vaste forêt quand il fait nuit, c'est tout à fait bête d'avoir peur : comme dit, on est seul. Assez seul pour ne pas croiser quelqu'un, et assez imposant pour effrayer les animaux. Il ne faut pas chercher plus loin. Ce sont les peurs superficielles qui nous font trembler lorsqu'il fait noir : notre imagination place sans mal un sérial-killer derrière chaque tronc d'arbre, un monstre prêt à nous sauter dessus pour s'abreuver de notre sang et bouffer notre chair avant de se curer les dents avec nos os à derrière chaque ombre bizarre. N'importe quoi. Il suffit de se rendre compte qu'en réalité, on a peur qu'il se passe quelque chose d'impossible et d'imaginaire. Donc, je n'avais pas peur. Pas peur. Non. Du tout.

    Malgré tout, les étranges bruits qui venaient des buissons... m'intrigeaient. C'étaient incontestablement des animaux qui fuyaient. Fuyaient quoi ? Peut-être moi. Après tout, j'avais rallumé la lampe et balayé les alentours, ça les avait peut-être surpris... Mais je ne pouvais y croire, car j'avais justement rallumé la lampe parce que j'entendais ces bruits. Donc il y avait bien quelque chose... quelque part dans cette vaste forêt noire, autour de moi.

    Je me grattai ma plaie au tibia, et essuya mes mains sur mon pantalon. Bon... Quoique ce soit, c'était parti.

    Quelque chose remua la végétation, et s'avançait en ma direction. J'entendais les fougères s'écarter, et ça se rapprochait. Trop vite. Le buisson devant moi bougeait, je le voyais. Je le voyais ! D'accord, j'avais peur. Peur de me faire violer et tuer par un vieil homme fou, de me faire vider par un vampire, de me faire découper comme dans les mauvais films d'horreur avec des effets spéciaux trop réalistes, de me faire poursuivre par un fantôme qui prendrait ma place dans mon corps. Je n'avais jamais cru à ces idioties, mais là, seule en face d'une chose dont j'ignorais la nature et les intentions, tout paraissait crédible. Peut-être juste un ours. Un ours serait assez redoutable! Oui, j'avais peur. Peur de l'idée, peur de ce qui arrivait, et la seule frontière entre cette chose et moi était un vulgaire tas de branches et de feuilles.

    Quand une main sorti de la végétation, et qu'une bonne série de mes idées folles s'envolèrent (restait plus que celle concernant le vieil homme fou, qui n'était pas la plus joyeuse), un cri s'échappa. Il était plus fort que l'autre (le couinement que j'avais poussé dans ma chambre), mais je ne savais dire dans quel cas j'avais eu le plus peur.

    Puis, le reste du corps émergea, et je me tus.


" Jasmine ? Que...Que fais-tu là ? "

    Je restai immobile et silencieuse quelques secondes, la bouche ouverte. Anélia ? Quoi... j'avais eu peur d'Anélia ? Déjà qu'est-ce qu'elle faisait là !? Vraiment mais.... rah ! Je m'étais mise à croire aux vampires, aux fantômes et aux méchants de films d'horreur alors que ce n'était qu'Anélia ? Elle aurait pu crier son nom, ça m'aurais évité de perdre les pédales !

    Je pouffai de soulagement. Vraiment... *
    Jasmine, tu es pitoyable ! *. Après mon éclat de rire, même assez bref, je me sentis un peu mieux. Anélia n'était qu'une camarade de classe qui n'avait rien d'un tueur en série, et même si je ne l'avais jamais vraiment aimée, ni vraiment approchée, je préférais ce que fut elle avec moi, seule dans la forêt, qu'un homme de mauvaise intention... ou même mon propre père. Penser à lui me ramena un peu à l'instant présent, et ma petite minute délire étant passée, je repris une apparence plus sérieuse, un peu inquiète.


" Je eh... J'explore. "

    Je n'avais aucune envie de lui confier mes histoires personnelles, je ne lui avait jamais parlé, et elle ne respirait pas la confiance. Je me souvenais de ses airs généralement hautain, détachés, différents de tous les autres collégiens. Puis je me souvins de la première fois que je l'avais vue... le regard noir qu'elle avait jeté à Aspen. C'était sans doute un mal entendu... ou un règlement de compte, un truc qui s'est passé il y a bien longtemps. Rien avoir avec moi.

    Singulière question, malgré tout. Je connaissais mon histoire, et la suite des évènements qui avaient pour conséquence que j'étais ici, là, maintenant. Mais elle ? Etait-ce si commun de manquer (de peu) de se faire battre à mort par son père, et de fuguer dans une forêt noire juste pour l'énerver un peu plus ? Un frisson descendit le long de mon échine. Je ne voulais pas y penser.


" Et... toi ? Tu as l'habitude de passer tes nuits à causer des crises cardiaques dans la forêt ? "

    Désagréable situation. Nous deux, parlant au milieu des plantes, ma lampe de poche éclairant qu'à moitié la scène (je remarquai d'ailleurs qu'elle n'en avait pas. Comment faisait-elle ?! On n'y voyait pas ses propres pieds !). Nous deux, gênées et mal à l'aises dans la nuit, s'essayant à l'humour pour détendre l'atmosphère.
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyMar 14 Juil - 18:21

" Jasmine ? Que...Que fais-tu là ? "

J'étais plutôt fière de mon effet. Ma voix tremblait un peu. Cela passa sans doute pour de la surprise, de la peur peut-être, mais, en réalité, mon excitation était en partie responsable de ce tremblement. Quoi qu'il en soit, je pense qu'elle crut à ma surprise. En fait, elle-même l'était, d‘après son ridicule petit cri. Qui ne l'aurait pas été à sa place ? Imaginez, vous vous baladez dans la forêt pendant la nuit, pour d'obscures raisons (Moi) ou de moins obscures (Elle, sûrement) et POUM, vous vous retrouvez face à face avec une camarade de classe que vous connaissez de vue, à qui vous n'avez presque jamais parlé. Ça vous fait un petit choc hein, quand même.

Soit, elle me répondit qu’elle explorait. Au milieu de la nuit ?! N’importe quoi. Apparemment, il n’y avait pas que les vampires qui avaient des soucis, apparement les pauvres petits mortels avaient aussi leurs problèmes. Tentative pitoyable d’humour, elle me demanda si j’avais l’habitude de causer des crises cardiaques aux gens au milieu de la nuit. Je baissai la tête, comme honteuse : «
  Je…C’est pas la joie chez moi, pour le moment. J’avais besoin de respirer … » Pour un peu, j’y aurais presque cru moi-même. J’étais si convaincante ! Mais comment pouvais-je bavarder avec elle alors que son sang m’attirait tellement, que je voyais le divin liquide s’écouler doucement de sa plaie à la jambe, superficiellement pour elle sans doute, mais si cruellement pour moi. J’assistai à ce gâchis sans rien dire. Je découvrais là une patience et une maîtrise de moi-même que je ne me connaissais pas. Je me redécouvrais redoutable chasseresse, fine et rusée.

Autour de nous, tout était noir, hormis un petit cercle de lumière blanche sorti de la lampe de poche de Jasmine. J’imagine que si elle l’éteignait, elle ne verrait plus rien. Cela me donnait des idées. J’en avais un peu assez de tourner autour du pot, j’avais plus de mal à me concentrer. Obnubilée par son sang, je ne l’écoutais même plus. Avait-elle dit quelque chose, je n’en savais rien. Je fis un effort pour remettre mes idées en place. Je devais éteindre sa lampe. Stupidement, je ne voulais pas qu’elle me voie la tuer. Pourtant, j’aimais bien ça d’habitude, l’effroi dans les yeux de mes victimes quand elles comprenaient enfin qu’elles étaient les proies, qu’elle n’avaient aucun contrôle sur la situation. Je ne sais pas, je n’avais pas envie qu’elle me voie comme je suis vraiment. Un soupçon de remord, peut-être.

Je m’avançai timidement, comme pour chercher sa protection. Alors que je pouvais la briser avec une seule main…Je « trébuchai », tombai sur elle et attrapai adroitement sa lampe. D’un geste vif, je l’éteignis puis la projetai loin, très loin. Elle était aveugle maintenant, moi pas. Je dis :
« Ja, Jasmine ? Je suis désolée ! Je ne vois plus rien, où est la lampe ?! » Je me relevai pour la laisser se redresser.

Enfin, le moment vint. Alors que, sans le savoir, elle me tournait le dos, je me jetai sur elle, sauvagement.



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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyMar 21 Juil - 23:54

    Ma question, à laquelle j'aurais bien aimé avoir une réponse du genre rationnelle et rassurante, provoqua chez elle un recul, une ombre de plus sur son visage.


" Je… C’est pas la joie chez moi, pour le moment. J’avais besoin de respirer… " avoua-t-elle.

    Oh. Je ne savais qu'ajouter, mais des images de disputes et de larmes n'avaient aucun mal à se faire une place dans mon esprit. La pauvre, je compatissais pleinement... jusqu'à ce que je me souvienne de ma propre raison d'être là. Je n'avais que rarement été triste, et j'étais plus proche de la révolte et de la peur que ce qu'elle avait pu voir ou entendre, mais nous avions probablement vécus des évènements semblables.


" Je suis désolée... et je comprends. Moi non plus j'ai pas eu facile, dernièrement. D'ailleurs, j'arrive pas très bien à comprendre moi-même : comment j'ai pu en arriver là en si peu de temps ? ... Enfin. ... C'est bizarre, tu n'as pas l'air d'être une fille du genre... à qui il peut arriver de ces choses. Je t'imaginais plutôt... genre... eh... "

    Je me tus, elle ne m'écoutait de toute manière pas, et mes propos n'avaient pas de sens. Peut-être qu'entendre une voix familière (ne serait-ce que la mienne) me rassurait quelque peu. Mais l'esprit d'Anélia semblait avoir quitté son corps, tellement il était immobile. Telle une statue. Ses yeux fixaient un point sur le sol, ou peut-être simplement le vide. Elle ne clignait pas, elle ne me sembla encore moins respirer.


" C'est... bizarre comme situation quand même... toi et moi, dans la forêt sombre, au beau milieu de la nuit... ...eh... ça va ? "

    Je n'osais pas m'approcher d'elle pour m'assurer qu'elle allait bien. Ses pupilles bougèrent, son regard était maintenant fixé sur la lampe de poche, que je tenais fermement. Mon pouls accéléra. Ce regard... son regard était froid. Glacé. Empoisonné. Soudain, une expression apeurée réapparut sur son visage. Je n'y comprenais plus rien. Qu'était-elle ? Elle fit un pas vers moi, comme un chien battu cherchant à revenir sous le toit de son maître. Je ne sus que faire. Reculer ou la soutenir ? Avant que mon choix ait pu être fait, la lampe de poche disparut. J'avais senti la cordette s'échapper de mon poignet.

    Ma respiration s'accéléra. Nous étions dans le noir total, je n'y voyais rien. Rien du tout. Comme une tache d'encre devant mes yeux. Tout était le même.

    J'étais tombée en arrière, Anélia sur moi. Avais-je senti sa main sur ma poitrine, me poussant pour me faire tomber ? Ou n'était-ce qu'une marque de paranoïa ? Maintenant qu'elle était si près de moi, je senti son odeur de plus près. Elle avait une odeur bizarre. Son parfum, celui que j'avais déjà remarqué à l'école. Sauf que je n'en pensais plus du tout la même chose... tellement d'évènements avaient bouleversés ma vie depuis... en une soirée. Ce parfum... ce parfum qui semblait attirer les gens vers elle, sauf les filles aveuglées par la jalousie, ce parfum avait maintenant un message plus clair. L'odeur était la même que celle du gaz : prometteuse de mort, de douleur...

    Paranoïa ! A quoi pensais-je ?


" Ja, Jasmine ? Je suis désolée ! Je ne vois plus rien, où est la lampe ?! " dit-elle, avec cette même petite voix craintive... à souhait. C'était un mensonge.

    Elle se releva, lentement. Je mis ma main dans les ronces pour me lever également. Je ne sentis presque pas les piques s'enfoncer dans ma paume. Les yeux grands ouverts, me concentrant, m'obligeant à y voir quelque chose... Je vis. Très peu, c'est vrai, mais je pouvais voir la silhouette fine d'Anélia, à un petit mètre de moi. Ses genoux étaient pliés, peut-être avait-elle mal ? Non. Peut-être voyais-je mal ? Seule une petite lueur imperceptible (don du ciel ?) me permettait de voir, vaguement. Sa position était... anormale...

    Inhumaine ?

    Soudain, elle fut sur moi. Que se passait-il ? Je sentis ses mains, ses ongles, tels des griffes, surmonter mes propres membres. Je tentais de garder mes bras en protection autour de mon visage, mais elle était plus forte que moi. Bien plus forte que moi. Un cris parvint à mes oreilles. Le mien ? Son genou écrasait mon ventre, j'étais retombée. Ses mains étaient partout, ses jambes m'immobilisaient. Je fus entièrement à sa merci, très vite (quoi, une seconde après être tombée ? Je ne comprenais pas, comment pouvait-elle agir si vite ? Comment sa main droite pouvait-elle griffer mon épaule et retenir ma propre main en même temps ?). Je n'avais aucune chance. Quoi qu'elle avait en tête, rien ne l'en empêcherait.

    Soudain, elle s'arracha de moi. J'entendis des bruits. Quelqu'un arrivait ? J'avais seulement réalisé cela que des bruits de lutte retentirent. Deux ou trois mètres, tout au plus. Je n'avais pas bougé. Étaient-ils si rapides ? Que ce passait-il ? Je ne comprenais rien. Presque rien. Je savais une chose : Anélia n'est pas humaine... et la chose qui m'a sauvée d'elle ne l'était pas non plus.

    Des bruits entre d'autres bruits, étaient-ce des voix ? Je ne cherchais plus à comprendre, ni même à fuir. J'avais eu ma journée. Il ne me restait plus qu'assez de force pour me rouler en boule, dans les ronces, et de pleurer. Je ne pouvais retenir quelques gémissements, et je n'essayais même pas.


[Suivant : Morgan Cray]
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptySam 25 Juil - 21:55

Il était là, tout près de sa "victime", il pouvait le faire il n'y avait aucun doute.
Les autres comptaient sur lui et cette conviction, venant de personnes si proches, était comme un moteur extrêmement puissant qui le poussait plus vite qu'il ne l'aurait cru. La voilà ! Elle l'avait vu, il ne pouvait plus reculer, son cœur battait à tout rompre, bien qu'il se savait jeune et en pleine forme il eu une étrange idée
*Et si mon cœur n'en supportait pas autant ?* Trop tard ... Ses pensées ne lui avaient pas fait gagner du temps, bien au contraire. Désormais elle le regardait, à moitié intriguée et à moitié amusée.
* Tu es beau, fort, intelligent, elle te sourit tout le temps et Emie t'as dit que c'était selon ses propres termes: " une porte ouverte à tes conneries et j't'e surveille sale petit prétentieux ! " en langague de fille sa voulait dire quelque chose du genre: " tu as toutes tes chances mais je te surveille ". Solidarité féminine normal'! *
Sûr de ses acquis et de son charme il s'adossa contre un mur pour paraître "branché" et plus sûr de lui qu'il ne l'était en réalité mais lorsqu'il se mit enfin à parler, sa voix tremblante le trahit tout en faisant un étrange contraste entre son apparence et la manière de parler qui correspondait plus à un petit enfant qui à peur de ramener un bulletin de note trop mauvais à ses parents:

"- Sa .. Salut Adé .. ç .. ça b .. bOUm ? L'irrégularité des sons fît apparaitre un large sourire sur le visage de la jeune adolescente qui, il en était sûr, réprimandait un fou rire.

- Oui et toi Le loooveur ? dit-elle encore plus amusée.

- Que .. le .. quoi ? Il était visiblement perturbé et avait abandonné tout faux semblant concernant sa posture.

- C'bien comme ça que tes potes t'appellent ? Les même qui sont eux .. Elle tourna la tête vers un buisson proche d'eux .. Là bas, à surveiller le moindre de nos faits et gestes ?

Il était visiblement en colère. * Quelle bande de c** !! J'en massacrerais quelques un une fois qu'elle m'aura mit un bon vieux râteau ! Mais j'ai pas l'choix, maintenant que je suis là j'peux plus reculer ! *

- Oué enfin t'sais ils sont encore gamins toussa ..

- Parce que toi non ? coupa t-elle.

- Non pas du .. Bon un peu mais moins tu sais enfin .. S'pas pour ça que j'suis venu .. Je .. Enfin j'me disais que tu .. tu ..


- Je ?

-Tu voudrais peut être v'nir au bal avec moi.
Il le dit si rapidement qu'il ne fît plus aucun doute sur la peur qui l'avait submergée.

La minute qui s'écoula lui sembla extrêmement longue puis elle dit avec un grand sourire:


- C'est ok, on s'dit 19h30 au grand chêne ?

- Ouép' pas d'soucis.

La libération, il avait l'impression d'être heureux, de flotter, d'être libre et même peut être amoureux. Il ne marcha pas de la façon non chalente à laquelle il était accoutumé mais, au contraire, il se mit à courir en direction de ces amis et l'un d'eux lui dit, surexcité :

- Alors la p'tite Adélaïde Woods ça gère ou quoi ?

- Carrément mec !! J'ai trop assuré !!




Il ouvrit les yeux, se ramenant peu à peu à la réalité. Autour de lui il n'y avait plus personne, seulement une petite cave sombre, humide, sinistre, mortelle. Dans ses mains une petite photo jaunie par le temps ou une jeune femme embrassait un garçon aux traits presque semblables aux siens sous un chêne dans lequel de nombreuses guirlandes avaient été accrochées. Elle lui manquait tellement. La plus part des gens pensait que les vampires des films d'épouvantes étaient des créatures sans foi ni lois. En cet instant, il était l'exemple vivant, ou plutôt mort-vivant, que ces changements profonds n'avaient pas pu venir à bout de ses sentiments. Bien sûr, quand il l'avait quitté, quand il s'était énervé contre elle, s'était avant tout la peur et ses sentiments l'avaient rattrapés très vite mais si tard. Il ne méritait pas de vivre, il avait été un monstre avec sa femme et bien qu'il eu longtemps médité sur la plus grande erreur de sa vie, il avait renouvelé se désastre sur .. * Jasmine !! * D'un coup, il se redressa lâchant la vieille photo trempée de larmes.
Il remonta quatre à quatre les marches de l'escalier menant au salon puis, trébuchant sur les débris d'un meuble qu'il avait du briser dans la soirée il se retrouva nez à nez avec une porte ouverte qui signifiait que Jasmine avait prit, une nouvelle fois, la fuite. Il se mit à genoux, pleurant en silence, furieux contre lui même, furieux de l'amour qu'il ne méritait pas mais qu'il désirait temps, furieux de ne pouvoir saisir cette chance de rattraper ses erreurs. Il resta dans la même position pendant de très longues minutes, le regard vide, il se rappelait.


" - Sale petite trainée ! Dit un homme aux cheveux gris, un ventre bien arrondit et une moustache extrêmement impressionnante.

- NE DIT PAS CA D'ELLE TU ENTENDS ?! Cray morgan, avait l'air d'être devenu fou.

- Oh mais ne t'inquiète pas fiston, je ne vais pas te louper non plus ! Tu vas venir travailler avec moi maintenant ! Tu vas assumer tes conneries ! Je ne laisserais pas le nom des Cray jeté dans la boue par un petit morveux qui utilise plus sa ..

- JAMAIS, JAMAIS JE NE FINIRAIS COMME TOI. "

Morgan fît un geste grossier à son père qui resta figé sur place. Profitant de l'effet de surprise créé par son geste provocateur, il prit son blouson et claqua la porte avec toute la force de sa colère. Puis, sans réfléchir il se mit à marcher dans la rue, seul, sous une pluie battante. Que devais-t-il faire ? Devenir l'assistant de son père au magasin ? Non, il trouverait bien un autre moyen pour .. Il ne fît plus un pas. L'état de colère dans lequel il se trouvait une minute auparavant disparu totalement pour laisser place à une peur qui le paralysait. Comment pourrait-il être père ? A 17 ans ? Jamais il ne saurait lui apporter une éducation correcte. Et puis ses amis ? Les fêtes ? L'université ?
Une petite voix, à peine audible, se fît tout de même entendre dans tout ce vacarme de questions: Égoïste, arrête, ce ne sont que des questions qui te concernent, pense à ton enfant, à la femme que tu aimes!



"- Adé .."


Au même moment il retourna à la réalité, une fois de plus, et se rendit compte qu'il murmurait:


"- Jasmine, Jasmine, Jasmine, Jasmine .. "


Il bondit, rapide et alerte, il utilisa ses talents " naturels " pour trouver, pour la deuxième fois de cette très très longue soirée, sa fille. Sans surprise il fût guidé dans la direction de la forêt. Elle en avait du caractère, elle tenait de sa mère pour ça vu que lui n'en avait aucun, aucun courage. Et une nouvelle fois, son esprit fût embrumé par de vieux souvenirs. Il vit l'image d'une Adélaïde détruite par la disparition de l'homme qu'elle aimait alors que ce dernier l'observait de loin, caché, à l'abri des regards. Puis ses pensées se dirigèrent vers une femme nue, qui semblait malade et qui le terrifiait dans un parc faiblement éclairé par les derniers rayons du soleil. Cependant, très vite, il se rendit compte que ce dernier souvenir, le souvenir de sa transformation qui s'était insinué dans cet enchainement de souvenirs comme une grosse tâche d'encre sur un texte magnifiquement écrit, avait pour origine un fait de la réalité. Il su, d'instinct que le monstre qui était en lui avait reconnu l'un de ses semblable tout proche d'ici. La terreur s'empara de lui * Je sens Jasmine et un voir deux autres ..*.

Il accéléra la pas encore plus vite, puisant dans ses ultimes forces, largement affaiblies par cette soirée de bouleversements. Écartant un dernier buisson, il vît le spectacle le plus terrible de tout sa vie. Un autre monstre avait réussit à s'en prendre à Jasmine, une femme apparemment et Morgan pouvait sentir l'excitation et l'envie du chasseur en elle. Sans réfléchir d'avantage, il se jeta sur l'inconnue pour la frapper du plus violent coup de poing qu'il pouvait donner en hurlant:

"- JE NE TE LAISSERAIS PAS LA TOUCHER !"


Il resta là, fixant celle à qui il attribuait son état de vampire, la destruction du peu de bon qui restait en lui et surtout, il voyait en elle le lâche qu'il avait été toute sa vie et qu'il était désormais prêt à combattre.


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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyMar 28 Juil - 15:47

'
Enfin.

Enfin, j'étais sur elle. Enfin, elle était à ma merci. Comme une sauvage, j'avais bondi sur son dos et à présent, comme une furie, je m'acharnais sur son corps si frêle à mes yeux, je la griffais tout en l'enserrant, mais je n'infligeais d'abord que des blessures superficielles. Je voulais profiter le plus longtemps possible de ma proie, exploiter toutes les possibilités que m'offrait ce corps fragile, faire durer le plaisir. Je pouvais sentir à plein nez son odeur si délicieuse, cette odeur que j'avais maintes et maintes fois senties au cours de l'année. Des heures de cours durant lesquelles cette odeur s'était inconsciemment faufilée au plus profond de mon âme de vampire et avait réveillé ma soif. Dire que son exquis parfum était gâché par la puanteur nauséabonde de son amie, cette chose dégoutante, cette bête,cette
Aspen !

Je ne voulais plus attendre. Je décidai de passer à l'étape supérieure et mon excitation monta d'un cran. J'allai la mordre quand je sentis autre chose. Quelque chose qui m'irrita au plus haut point, quelque chose qui avait interrompu ma transe, quelque chose comme moi. Un vampire. Déjà,
il était sur moi. Il m'asséna un coup de poing d'une force surhumaine, qui m'arracha du corps de Jasmine, ma proie qui m'échappait, et qui m'envoya voler plus loin. Je bloquai ma chute et retombai sur le sol, comme un chat. Mon irritation se transforma en rage, rage qui se décupla quand je m'aperçus qu'il restait là, sans rien faire. Et quoi ?! Il n'allait même pas m'offrir un vrai combat en compensation de ce que je venais de perdre ? Pas question !

En feulant, je fis un pas vers lui. S'il ne voulait pas se battre, il ne m'ôterait pas le droit de le tuer, lui qui était intervenu dans ce qui ne le regardait pas ! Au dernier moment, avant de bondir, j'eus un doute. Son regard trahissait une détermination inquiétante. Peut-être avait-il l'intention de se battre après tout. Mais pourquoi ? En quoi Jasmine lui était-elle précieuse ?!

Je crachai :
"Que veux-tu ? Pourquoi tu protèges cette gamine ?!"



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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyLun 10 Aoû - 19:35

L'envie de lutter pour défendre sa fille, pour se racheter, pour détruire définitivement le monstre qui était en lui, le rendait plus impressionnant qu'il ne l'avait jamais été. A moitié incliné, prêt à frapper, il observait la jeune femme se remettre d'un coup de poing qui aurait pourtant suffit à calmer n'importe quel homme. Mais là était le soucis principal, il ne s'agissait pas d'un être humain, ou du moins, plus maintenant.

Il avait sentit en elle la volonté de chasse, de meurtre, qu'il connaissait bien aussi, mais il percevait, maintenant qu'elle était pleinement concentrée sur lui, une sorte de folie engendrée par l'excitation d'un combat à mort qui aurait pour conséquence la survie de Jasmine ou son exécution sommaire.
Cependant, il ne pu s'empêcher de détourner le regard une fraction de seconde afin de s'assurer que Jasmine résisterais suffisamment de temps pour qu'il puisse l'amener à l'hôpital de Forks. Il fût d'autant plus surprit lorsque la jeune femme lui cracha des paroles dont il ne saisit pas le sens du fait de son état de fatigue avancé.


* MAINTENANT !*

Tout ce passa très vite, trop vite pour qu'un humain puisse comprendre la moindre action de l'un ou l'autre des adversaires. Les deux monstres, bien que proche dans leur état physique, défendaient plus que leur vie, ils luttaient pour des sentiments diamétralement opposés.
Morgan n'était pas un grand guerrier, loin de là, notamment par le fait qu'il se refusait de chasser, de tuer et de rencontrer tout autre monstre. Mais il ne pouvait se résoudre à perdre
*Pas cette fois !* Il fallait vaincre, pour Jasmine. Mais, très vite, il comprit que leurs convictions étaient égales, pour des raisons différentes certes, mais équivalentes. Elle était aussi puissante, rapide et meurtrière que lui, si ce n'est plus.
Désormais le constat était simple, il fallait être suffisamment impressionnant et lui porter des coups si violents qu'elle n'aurait d'autre choix que de battre en retraite. Il était impossible de définir le temps qu'avait, jusque là, duré la lutte, quelques secondes, quelques minutes, mais Morgan réussit à mettre un coup suffisamment rude à son adversaire pour qu'elle soit à terre sans se relever immédiatement, détruisant plusieurs arbres au passage.
Il souffrait terriblement, mais il devait garder la même présence, la même puissance physique qu'il avait au début du combat pour espérer l'abandon de cette terrifiante vampire.
Alors qu'elle se redressait, il se rendit compte qu'ils s'étaient éloignés de Jasmine et cette idée ne lui plaisait pas, pas à Forks, pas après ce qu'il avait ressentit, pas en cette nuit mais il n'avait d'autre choix que de continuer à lui faire face pour éviter qu'elle ne l'attrape par surprise car dans ce cas précis, il n'était pas certain de pouvoir offrir une grande résistance très longtemps.
Il resta donc face a elle, la regardant se relever et surtout, en attendant la suite des évènements ...



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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyMar 11 Aoû - 13:54

Il ne fit même pas l'effort de me répondre. Il avait ruiné mon projet, gâché ma nuit, anéanti ma vie ! Et il ne daignait pas m'adresser la parole.
Enragée, je bondis sur lui et m'aperçus à mi-chemin qu'il en avait fait de même. Puis ce fut le choc. Rencontre entre deux titans, entre deux créatures supérieures, conçues pour tuer. Jasmine n'existait plus, tout ce que je voulais était une vengeance. Me venger de ma proie enlevée, me venger de ce vampire qui pouvait résister à la tentation du sang, contrairement à moi, me venger de ma famille qui ne me comprenait pas, qui ne voulait comprendre que j'avais
besoin de sang. Il s'était trouvé là au mauvais moment et devait maintenant se battre contre toute ma rage, mes déceptions, ma rancune, tout ce que j'avais accumulé en moi depuis que j'étais vampire et que l'on m'empêchait d'être Moi.

Je frappais, griffais, mordais, tempêtais, je m'acharnais, je le blessais, j'essayais, mais en vain. Nous étions de forces égales. Mon adversaire n'était pas frêle comme un humain, chétif comme un humain, sans défense comme un humain. Il était fort et féroce comme un vampire. Comme moi.

Soudain, il me décocha un coup de poing qui me fit voler quelques mètres plus loin. Sur le sol humide, des sensations étranges m'envahirent. Je me sentis lasse et à bout de force. Et par dessus-tout, j'avais l'impression que quelque chose de terrible allait se produire. C'était absurde !
Un regain d'énergie, et je me relevai, sauvage et, dans les yeux, j'en étais sure, une flamme meurtrière. j'allai le tuer ! Je le fixai dans les yeux, ces yeux emplis d'une sorte de mission, de sa détermination à protéger Jasmine. Jasmine,où était-elle d'ailleurs ? Pris dans la bagarre, nous nous étions éloignés de l'adolescente sans que je ne m'en rende compte.

C'était le moment où jamais ! l'Autre me fixait, attendant ma réaction. Il ne fut pas déçu ! Je feintai une attaque frontale, me détournai à la dernière seconde et bondis vers la jeune fille. Je me rapprochai, plusieurs mètres en une secondes, plus que quelques instants et je la tiendrai. Je sentis son souffle apeuré sur mon visage et l'odeur du sang sur sa peau, je tendis les mains et... fus violemment rabattue en arrière. Non, non, NON !! Pas si proche du but. PAS SI PROCHE !

Puis ce fut la fin. En tout cas, je cessai de penser. Je le sentis s'acharner sur mon corps, en déchiqueter chaque partie, mais je ne pouvais plus rien faire. J'abandonnais. Je me laissai glisser dans une douce torpeur. Il arrachait ma chair et cela ne me faisait plus rien. Peut-être y avait-il un paradis pour les vampires. Peut-être que je pourrais retrouver Kate. Et m'excuser de l'avoir abandonné le jour de sa propre mort. Peut-être...


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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyLun 9 Nov - 0:12

    Elle était debout face à moi, comment lui montrer, lui faire comprendre que sa seule solution était de battre en retraite, même si moi, j'en étais pas certain. Le temps que j'eus réfléchi à la question, elle fonca vers moi, je plaçai un pied en arrière, pour stabiliser mes appuis histoire de ne pas trop dégringoler à sa réception. Puis juste au moment où tout mes membres étaient prets à subir le choc, elle fit un contrepied et partit en direction de Jasmine.

    Non... Cette fois , je ne peux pas ! Cette fois-ci, l'échec ne fera pas parti de mon vocabulaire !

    Je me servis du pied placé en arrière comme appui à un saut entrainant ma course, elle se rapprochais de Jasmine dangereusement, je ne pouvais pas la perdre! Je ne l'aurais pas supporter... Je ne veux pas perdre la dernière chose me rattachant à la vie !
    Dans des réserves dont je n'aurais pas su savoir si elles étaient affectives ou vampiresque, je réussi a rattraper l'assaillante juste avant qu'elle n'aie pu toucher au moindre cheveu de ma fille.

    Tel un joueur de football américain, je la plaquai violement et la mis au sol. Mes genous appuyés sur son thorax, elle ne sut pas se défendre retirer...
    Comment avait-elle osée s'en prendre à elle?
    La rage prit possession de mon corps, et face à cette combattante que je jugeai désormais dans une position défavorable, j'enchainai les coups à une vitesse telle qu'aucun homme n'aurait su compter le nombre que je lui portais à la tête. Je me déchaînais en ayant l'image d'Adélaïde en tête, cela me faisait redoubler de rage. Elle n'y était pour rien à sa perte, mais... Trop de colère retenue en moi depuis trop longtemps, c est sur elle que tout le poids de cette fougue tombe.

    Mes crocs sortirent sans que je ne m'en rende compte, la vie se retirait petit à petit du corps de ma victime... Pourtant je n'arrètais pas... Comme si rien ne savait me stopper, comme si mes membres se mouvaient seuls.

    Elle était morte... Oui... Désormais elle était morte, tu devrais t'arrêter la Morgan Et pourtant je ne l'aurais pas su. Jusqu'au moment ou l'image de Jasmine recroquevillée sur elle même ne m'arriva en tête. Voilà qu'elle voyait ma véritable nature.

    Et je me mis à m'en vouloir. J'avais beau lui avoir sauvé la vie, je me le reprochais... Il est peut-être temps que j'aille lui parler... Elle doit savoir, c'est son droit et mon envie...

    Je me freinai dans ma folie sanguinaire, m'essuyai les mains sur mon jeans assez sale désormais, et me mis en sa direction. Qu'allais-je lui dire? - "Jasmine, je suis ton père et je suis un vampire, sinon, ca va? "
    Ce serait la condamner a me repousser définitivement... et pourtant, que lui dire d'autre...

    Une fois arrivé à sa hauteur, je m'accroupis, elle ne m'avait surement pas remarqué. Et je lui dis:


"Jasmine, relève toi, je t'en prie.Fais moi voir tes plaies"

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Lynias
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyJeu 17 Déc - 4:18

    Boue et gel : je les hais.

    Recroquevillée sur moi-même au milieu de fougères, couverte de boue et de plaies, j'étais à bout de force. Il y a toujours un moment, quand on a épuisé jusqu'à la dernière goûte de sa réserve d'énergie, où on se laisse tomber, où on se lâche complètement, où on s'abandonne. C'est comme ça que je m'étais retrouvée face dans la gadoue, roulée en boule, ne désirant plus qu'une chose, c'était que ça s'arrête. Alors... "ça" peut définir bien des choses. Cette vie bizarre, ce cauchemar, ce froid intense, cette douleur due à mes nombreuses plaies ouvertes... ou l'existence de ces deux
    choses qui avaient soudainement débarqué au milieu de la forêt, et donc je suspectais Anélia d'en être une. Juste... que ça arrête. Tout ça. Tous les ça.

    Le problème, c'est qu'après un moment, on reprend ses esprits, et on se rend compte que rester recroquevillé sur soit-même, baigné dans une flaque de boue, bordée de fougères, ce n'est pas une solution. Et que c'est très désagréable. On a beau avoir vécu la pire journée de sa vie, être épuisé et être couvert de plaies ouvertes... ce n'est pas agréable d'être allongé dans de la boue au beau milieu d'une nuit hivernale. Pourtant, et par fierté, on reste immobile. Et on se sent stupide, même si on crève de mal et de froid. Moi, je ne me demandais même plus comment j'en étais arrivé là. Régulièrement, tout au long de la soirée, je m'étais posé cette question clef :
    comment j'ai fais pour en arriver là ? Après chaque mise au point, j'étais encore plus choquée et démunie qu'auparavant. Alors là, j'abandonnais. J'voulais même plus savoir quelles créatures pouvaient bien avoir cherché à me déchiqueter... et à me sauver. Toujours immobile, je prêtais attention aux bruits de la forêt. Tout était si calme... ou, mieux dire : tout semblait si calme. Il y avait, quelque part autour, deux choses qui... faisaient je ne sais quoi. Je commençais à me détendre, bercée par l'incroyable de cette situation - mais mes blessures se chargeaient de la garder bien réelle dans mon esprit. J'aurais aimé avoir été assommée, pour ne pas avoir à attendre que quelque chose se passe. Je n'avais pas la force de me lever et de retrouver mon chemin - j'en serais incapable, de toute manière - et si je restais là, j'avais quatre chances sur cinq de mourir d'hypothermie avant l'aube. Si ce n'était de découragement. J'ouvris la bouche, et inspira comme pour une première fois. L'air brûla mes poumons de l'intérieur, et je me sentis revivre.

    Alors resurgirent les deux
    choses. L'une d'entre elles apparut à une dizaine de mètres, quasi directement bloquée par l'autre. J'entendais des bruits. Je me raidis, de nouveau aussi fatiguée qu'alerte. Que se passait-il ? J'essayai de regarder entre mes cheveux, sans bouger, mais il faisait trop noir pour que je puisse discerner quoi que ce soit. Et si l'une des créatures mourrait ? Que ferait l'autre de moi ? Était-ce Anélia ? Ou l'autre ?

    Je ne voyais rien, je savais juste qu'il y avait du mouvement. Les feuilles, les branches, faisaient du bruit. Encore une fois, j'étais abusée par les évènement, larguée par leur vitesse. Une branche craquait au loin, puis un tremblement remuait les arbustes plus près... Étaient-ils tellement plus rapide ? Ou mes sens étaient-ils fatigués ? Il y eut un silence durant lequel seule ma respiration fut audible. Puis, quelque chose s'approcha de moi, à vitesse jugerais-je normale. Je prêtais attention à chacun des bruits de pas qui s'enfonçaient dans la boue et dans les fougères, chaque emprunte rapprochant la créature dont j'ignorais tout de moi. Je cachai mon visage sous mon bras, et contracta mes muscles comme pour me préparer à l'ultime coup. Celui qui me serait fatal. Serait-ce vraiment la fin ? Une soirée si pleine de souffrances, si longue, si épuisante se finirait-elle sur le dernier coup que le m'apprêtait à recevoir ?

    Raide comme une planche, les yeux fermés, les dents serrées, j'attendais l'ultime attaque... mais elle ne viendrait pas. Ne tenant de toute manière plus, je relâchai mes membres un par un. C'était tout près de moi. Ça c'était accroupis, je pouvais sentir une présence tout proche...


" Jasmine, relève-toi, je t'en prie. Fais-moi voir tes plaies. " entendis-je.

    Ma mâchoire inférieure se décontracta, mes poings également. Je ne pouvais pas y croire. Je connaissais cette voix... Je la reconnaissais. Doucement, très doucement, je soulevai mes paupières. C'était lui. A travers les quelques mèches qui cachaient mon visage, je ne voyais rien. L'obscurité avait encore bien rempli son rôle. Mais... mais je le savais. Ça ne pouvait être personne d'autre.

    Soudain... je ne me sentais plus apte à continuer. J'avais enduré ça pour le fuir, lui, cet homme qui ne savait que semer le doute en moi, et j'étais si apaisée d'entendre sa voix, en ce moment que... j'en oubliais tout le reste. Moi, je ne savais plus réfléchir. J'avais besoin de quelqu'un pour le faire à ma place.

    Mon souhait fut finalement honoré... bien qu'un peu tard. Je me laissai submerger dans l'inconscience avec reconnaissance. Enfin un peu de calme.
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MessageSujet: Re: Mais si le loup y était... [fini]   Mais si le loup y était...  [fini] EmptyJeu 17 Déc - 16:15

    Je la regardais... Je ne savais pas quoi rajouter de plus, comment lui dire?
    Devais-je tout lui expliquer depuis le début ou simplement lui fournir le minimum de détail? Elle ne bougeait presque pas, mais je le sentais, elle vivait, il y avait toujours souffle en elle.
    Elle leva la tête en ma direction, ces traits me paraissaient indistincts notemment par le manque de lumière et de par ces cheveux masquant son visage. Son expression était livide, elle craquait nerveusement probablement. Qui ne l'aurait pas été après un tel spectacle et une telle souffrance aussi bien physique et moral. Et petit à petit elle sombrait dans les voluptés de Morphée. J'étais toujours là, accroupi à ses côtés, bien que mon corps soit présent, mon esprit était tellement troublé... Tellement de chose en moi, tellement de lutte et de combats. Je me mis en position couché au côté de Jasmine, bien que le sol ne fut pas propice à s'étendre, et je regardais le visage de ma fille, Le visage ressemblait tellement a celui que j'aimais auparavant... D'ailleurs peut être que celui là est dans les étoiles au dessus de nos tête. Je mis mon regard vers l'infini étoilé, oui, Adelaïde était là haut... Et dans un souffle , j'adressai aux étoiles ce simple mot :


" Désolé..."

    Et je restai là, une bonne dizaine de minutes, en tête à tête avec les étoiles, avant que mon regard ne se repose sur ma fille, toujours inconsciente. Je dois la ramener, elle doit se reposer Je me levai d'un bond et je la pris dans mes bras...
    Oh non... Elle saigne et pas qu'un peu... Du sang... Il fallait que je me dépèche , et je me mis a courir aussi vite que je ne l'avais jamais fait
    Morgan, tiens bon, elle est ta fille, ton seul lien à la vie., les paysages défilaient a une vitesse considérable, les pulsions de mon coeur etait à leur maximum, resister face a du sang humain, ce n'est pas humain... Enfin... Vampiresque. La maison, là au bout. La porte était fermé, dans un soucis de bien faire, je me sevis de ma vitesse pour tout simplement la faire sauter de ses gonds.
    Une fois à l'intérieur, je déposais Jasmine sur le canapé, même si déposer est un peu exagéré, lachée dirons nous plutot , mais elle était sur le canapé, je n'avais plus à me soucier d'elle. La cave désormais, mon dernier but de la soirée. Je dévalais les marches quatre à quatre et arrivé en bas, il y avait encore des traces de mon excès de fureur quand Jasmine avait voulu me déranger dans la cave, je saisis des poches de sang et m'en impregna, encore et encore, jusqu au moment ou toute envie se calma.
    J'étais là en plein milieu de ma cave, seul, des poches de sang vides en main. Deux secondes pour me calmer, me poser, faire le point, des trucs de bonne femme en fait. Mais, la situation était claire : Jasmine perd du sang dans mon canapé et je dois la soigner.
    Mais comment la soigner? Vu que j'ai banni tout désinfectant de la maison, peut etre avais-je de quoi la panser? Au moins essayer de stopper le saignement, et demain aller voir en sa compagnie quelqu un de apte à soigner les gens... Oui, c est ce que je ferais probablement. Dans mes outils de recherche sur moi même, il y avait, comme je le pensais, des bandages. Je les pris et remontais au rez de chaussez pour m'approcher du canapé.
    Je me devais d'être fort à nouveau, mais avec tout ce sang en moi, cela devrait bien se passer. Et c'est ce qui s'opéra, je réussi à la panser, sans aucune envie meurtrière. Son coeur battait encore, peut être était elle juste endormie désormais?
    Je la pris dans mes bras, l'emmena dans sa chambre, l'étenda sur son lit et je sortis de sa chambre. Une fois dehors, je me décidai à me m'asseoir au dos du mur et à vérifier toutes les heures si elle se portait bien.



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