Le Jeu De Rôle
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 Quelques semaines après... [solo] [sujet fini]

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Lynias
L'impératrice (du poulailler)
Lynias


Prénom (vrai) : Rachel
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Jeu De Rôle
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MessageSujet: Quelques semaines après... [solo] [sujet fini]   Quelques semaines après... [solo] [sujet fini] EmptyLun 21 Avr - 22:00

    Je frappai le bois de la porte avec l'énergie du désespoir. Je n'avais toujours pas la clef de chez moi et, si mon père était toujours à la maison, je ne m'étais toujours pas fait à devoir toquer à chaque fois que je devais rentrer. D'ailleurs, ça me faisait limite peur. A chaque fois, il répondait tellement vite que je me demandais s'il ne passait pas sa journée à attendre mon retour dans l'entrée. Aujourd'hui, en copiant les autres jours, la porte s'ouvrit dans les secondes qui suivirent mon appel. Encore un détail qui m'effrayait au plus haut point : ses réactions changeaient de manière imprévisible lorsqu'il m'ouvrait. Dans ses beaux jours - qui, souvent, tombaient les jours de pluie quand je revenais trempée jusqu'aux os et fatiguée de ma marche, il m'ouvrait, sortait presque de l'habitation pour me laisser la passage, et me suivre dans l'entrée. D'autres jours, il abaissait seulement la poignée de l'intérieur, me laisser pousser la porte et entrer seule, puis ne vient à ma rencontre qu'une fois qu'elle est fermée. Des fois encore, il disparaissait avant même que je ne puisse le saluer.

    Je savais que, dans ces moments, Morgan se réfugiait dans la cave. J'ignorais ce qu'il y faisait, mais, depuis les quelques semaines pendant lesquelles j'avais vécu avec lui, à Forks (qui, d'ailleurs, ne m'avait pas déçue par le nombre de tonnes de pluie qui pouvaient tomber en une journée), Morgan n'avait d'ailleurs - à mes yeux - toujours pas trahis sont image de sorcier maléfique. Il restait bizarrement attirant lorsque je le voyais, et ça me mettais les nerfs. Quand je ne l'avais pas en face de moi, je réfléchissais à ce qui pouvait m'attirer tellement en lui. Il était beau, c'est vrai. Pour un homme de 32 ans, il n'avait pas une ride, et gardait un aura jeune. En pensant à lui, en y réfléchissant vraiment, et en le comparant à d'autres hommes; je lui aurais facilement donna la vingtaine. Autour de 27 ans... et encore. Mais, malgré ses arrières aires d'adolescent tourmenté, je ne vois pas ce qui pouvait m'attirer en lui. Et j'en restais éveillée la nuit ! Pourquoi, quand je vois mon père, j'épprouves le respect de la distance tout en le voulant contrôler mon corps ? Des fois, j'en ai honte, je me disais que je le laisserais faire quoi que ce soit avec moi, peu m'importait... puis je me reprenais en me rappelant que c'était un sorcier malfaisant.

    Ces sentiments contradictoires qu'il me faisait émouvoir étaient d'ailleurs la cause de bien des soucis. A force de ne plus me comprendre, je ne savais plus comment réagir en sa présence. Et vu que lui, souvent, restait timide et incertain, moi, je prenais le dessus et gérais plus ou moins la situation. C'est mon instinct de 'leader' qui a toujours fait de moi une chef. Le problème étant que lui aussi savait se montrer très persuasif et très autoritaire, la première fois qu'une dispute éclata, je n'en revins pas...


Flash-Back

" J'ai regardé dans les armoires... et euh... il n'y a pas de nourriture ? "

    Morgan parus confus... Jasmine l'était aussi. Elle fonça les sourcils et ironisa :


" Je ferai régime, j'en avait justement besoin. "

    Elle pointa ses hanches. Morgan eu l'air choqué, puis, repris de la contenance :


" Tu ne peux pas dire ça ! Tu n'es pas grosse ! Tu n'as pas besoin de régime ! Si ne j'ai rien dans les placards c'est parce que... j'allais tout repeindre. Donc j'ai vidé et... Achète donc un sandwich en allant à l'école et... quand tu reviendras... j'aurais remis la nourriture à sa place. "

" Sans repeindre ? "

    Morgan eut un air paniqué. Jasmine s'étonnait encore d'avoir répondu d'une manière aussi sûre d'elle à son père. Encore n'osait-elle pas avouer qu'il était son géniteur. Un frisson parcouru son échine. Une minute passa.


" Je verrais. " annonça-t-il d'une voix peu assurée, mais Jasmine ne douta pas une seule seconde de ses dires.

    * Pourtant il n'a rien affirmé... * s'interrogea-t-elle. Suivit d'encore une bonne minute de silence lourd.


" Je vais y aller. Je mangerai chaud à midi, on ne sait jamais. "

" Crois-tu que je te laisserais mourir de faim ? Pour qui me prends-tu !? "

    Morgan Cray n'avait encore jamais été aussi sûr de ses dires et, quasi colérique avec sa fille. Jasmine était tétanisée, même si la situation n'avait rien d'effrayante. Elle éprouvait peu d'assurance quand elle était avec son père, et la timidité de celui-ci l'aidait à ne pas se sentir perdue dans la sienne. Il avait quelque chose en lui qui obligeait le respect... Perdue dans ses émotions, Jasmine pinça les lèvres et sortit, jugeant la conversation comme finie.


Fin du Flash-Back.

    Aujourd'hui était un jour dissemblable des autres. Morgan ne m'ouvrit la porte qu'après cinq à dix secondes, ce qui ne m'aurais dérangé nulle part ailleurs. Mais je perçus ça comme une hésitation. Il abaissa la poignée pour me laisser pousser la porte seule. C'en disait long sur son humeur... Il avait disparu. Je posai mon sac dans l'entrée et retirai mes chaussures dont la semelle mouillée faisait un horrible bruit de caoutchoucs sur le sol.


" Euh... Morgan ? " demandai-je.

    Je refusais de l'appeler 'papa'. Il était trop inconnu, trop différent. Et il me rendait nerveuse. A mon grand soulagement, il n'avait pas relevé le sujet, j'en déduis donc qu'il me laisserait le nommer comme bon me semblait. Il n'y eu pas de réponse... immédiate du moins. Une trentaine de secondes plus tard - juste assez pour me faire flipper, sa voix raisonna dans le salon, inquiète, nerveuse et étranglée.


" Tu es blessée ? "

    Je n'en cru pas mes oreilles.... d'où sortait-il cette idée ? Je ne m'étais pas... Mon cœur rata un battement et repris en quatrième vitesse. Comment avait-il pu deviné ?


" J'ai frollé le mur en sport. "

    Je levai le dos de ma main, et observa la croute rougeâtre qui couvrait trois de mes métacarpes. J'avais eu une heure de sport dans la matinée, le sang avec eu le temps de coaguler et il ne restait que quelques traces de griffures et quelques croutes sans importances. je les avais oubliées, depuis !

    Quand je l'ai tendu vers lui, il eut un air horrifié. Ho ! Il était peut-être très observateur et il avait peut-être horreur de tout ce qui était médical ou interne au corps humain ? Je penserai à ne plus lui en parler... Alors que je tentais d'expliquer son comportement dans une réflexion peu crédible, il se laissa emporter dans un accès de colère :


" Qu'est-ce qu'il t'a pris ?! "

    J'écarquillais les yeux. Ça ne pouvait être si grave. Me connaissant, je ne pouvais me laisser aplatir comme ça. Je me mis en colère, suivant son exemple :


" Oh ! Désolé d'avoir eu la gauchisse de tenter de rattraper la balle ! Qu'est-ce qu'il m'est passé par la tête, à ce moment ?! "

    J'avais parlé fort, plus fort que lui. Nous en restâmes tous deux bouche bée. Il me regardait comme pour s'excuser, mais demeurait muet. Moi, je le fixai avec toute la rage que je pouvais ressentir en ce moment. Pourquoi ? J'en doute encore. Son caractère, sa personnalité et la mienne ne s'accordaient finalement pas. Il me donnait des frissons et des pensées stupides. Pire : il m'intimidait. Et je ne pouvais pas le laisser m'intimider comme cela. Alors, ne sachant comment réagir d'autre, je le détestais. C'était l'échappatoire, éviter d'être sincère et pessimiste. Une goût d'eau dégoulina de mes cheveux trempés. J'avais presque oublié que je venais de rentrer sous une douche froide. Pour soulager mon esprit de notre confrontation muette, je détournais le regard pour reprendre mon sac par terre, mes chaussures dans l'autre main. Morgan Cray n'avait pas bougé. Pas d'un poil. Il était inquiétant, ce n'est pas la réaction que les gens normaux auraient. J'aurais préféré qu'il pète un câble, qu'il se déchaine sur le mobilié, ou même, qui sait, sur moi. C'était au moins une scène que je comprendrais, que je pourrais maudire sans regrets. C'était une scène que j'avais maintes et maintes fois lue et vue à la télévision. Je ne savais rien d'autre d'un père...

    Je me retournais pour entamer mon escalade jusqu'au deuxième étage. Il ouvrit la bouche pour dire quelque chose, j'accélérai pour atteindre le deuxième étage. J'entendis alors une voix... un murmure par rapport à l'endroit où je me trouvais. Je ne voulais pas savoir ce qu'il trouvait à rajouter. J'ai déposé mon sac par terre - en général je le jetais sur mon lit, mais je ne voulais pas tremper mes draps, saisit un essuie et commença à sécher mes cheveux. Ils étaient tellement mouillés que j'avais l'impression de sortir d'une piscine habillée. Je me suis dis... Quitte à être mouillée, autant en profiter. Je partis donc essayer le bain que j'avais été si heureuse de découvrir à ma première visite de la maison.


Dernière édition par Lynias le Mer 22 Juil - 14:32, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Quelques semaines après... [solo] [sujet fini]   Quelques semaines après... [solo] [sujet fini] EmptyVen 23 Mai - 23:34

    Une heure et quarante-cinq minutes plus tard, me revoilà propre, sèche et plutôt relaxée. J'avais réussis à oublier certains de mes problèmes, et à m'accoutumer à la salle de bain. Par contre, je n'avais pas encore mangé, ce qui impliquait une nouvelle descente aux enfers. J'ignorais pourquoi j'avais tellement de mal à me fait au rez-de-chaussée. La raison la plus plausible - et pourtant celle qui est la plus stupide - est que Morgan ne montait que rarement. S'il dormait dans sa chambre, son lit était toujours fait le matin, lorsque je me réveillais, et je ne l'entendais pas monter les escaliers - qui grinçaient comme la mort. Donc, le premier étage était un peu mon sanctuaire, où je me sentais plus ou moins chez moi. Alors qu'il se trouvait toujours au rez-de-chaussée... ou plutôt au sous-sol. Lorsque je descendais, il revenait souvent de la cave, comme s'il ne montait que pour s'assurer que je n'ai besoin de rien. Si, après quelques secondes, je ne lui demande rien... alors il redescendait, un air de rien.

    Par contre, son chat avait la mauvaise manie de me suivre à peu près partout. Enfin... partout où il avait accès. Je m'étais plusieurs fois imaginée le noyant, ou le voyant écraser par une voiture au milieu de la route. Mais je savais qu'il était trop intelligent pour ça. Hélas... je me contentai alors de tenter de lui fausser compagnie à ce félin un peu trop futé.

    Je me perds. Je laissai mes affaires sur mon lit, puis descendit les escaliers. Couché sur la deuxième marche, le chat miaula quand je passai. Il attendit que je l'ai dépassé, puis me suivit bien sagement. Il commençait à sérieusement me taper sur les nerfs.

    Ah oui ! J'ai oublié de préciser qu'en quelques semaines, Morgan avait réussit à installer l'électricité, et le gaz dans la cuisine. A croire qu'il n'y avait jamais mangé avant ! Nous avons parlés une fois sympathiquement, sachant qu'une fois la conversation fut lancée, ce fut plus facile pour nous deux. Moi intimidée par mes étranges sentiments d'attraction envers Morgan - qui se trouve être mon père (j'avais toujours du mal à l'admettre, même s'il commençait à ne plus m'être tout à fait inconnu), lui... lui je ne savais pas pourquoi. Que voulez-vous ? Je ne suis pas dans sa tête ! Je ne pouvais pas savoir à quoi il pensait quand il avait le regard dans le vide, et quand il interrompait sa transe pendant quelques secondes pour après retomber avec une grimace de dégoût. Etait-ce sa pensée qui le dégoûtait... ou moi-même ? J'avoue : mes pensées n'avaient aucun sens, mais j'avais plus de mal à ne pas s'avoir qu'à m'imaginer des scénarios sans queue ni tête ! Hélas, notre conversation de ce jour s'enroula quand on haussa le ton et, tout deux ayant un caractère bien trempé, nous finîmes par nous disputer et partîmes chacun de notre côté.

    Fidèle à son habitude, il remonta de son sanctuaire pour voir ce que je faisais. Fidèle à mon habitude, je sortis d'un tiroir un sachet de pattes en poudre à mélanger avec de l'eau pour faire un repas chaud et nourrissant, mais je doute que ce soit très bon pour la santé de manger cela tous les soirs pendant des semaines et des semaines. Il faut dire, j'étais trop crevée pour cuisiner, le soir, surtout parce que je n'avais pas l'habitude. Et puis... les pattes m'allaient très bien.

    Morgan passa derrière moi comme une ombre, supervisant discrètement ce à quoi je m'occupais. Au début, ça me faisait flipper... puis je m'y suis faite au fur et à mesure.


" Des pattes aux épinards. Ca te dis ? "

    Notre dernier sujet de discorde étant le fait que je le vouvoyais une fois sur deux, je faisais maintenant très attention à ce que je disais. On s'engueulait déjà assez comme ça... autant ne pas rajouter des causes inutiles.


" J'ai déjà mangé. " répondit-il, désolé.

" Mangé quoi ? "

    Il y eu un petit silence.


" En... ville. Avant que tu ne rentres du collège. "

" C'était avant seize heures ! " protestai-je.

" Je n'ai pas faim. " trancha-t-il.

    Il s'éloigna, puis revint, presque pour s'excuser.


" Bon appétit. "

    Et il disparut de nouveau dans son sanctuaire. Je souris. Cet homme était une énigme. Incroyable. *ARRÊTE !* cria une voix intérieur. Oups... c'est vrai. Je recommence à l'admirer. C'est drôle. Des fois, c'est comme s'il m'éblouissait, et je ne peux plus que dire du bien de lui. Des fois... j'aimerai le maudire du plus profond de mes tripes. C'est... Je riais. Etait-ce ça que ressentaient les adolescentes de mon âge, dans toutes les séries télévisées ? J'ai toujours cru que c'était un rôle mal joué, ou un scénario invraisemblable.

    Mais en fait non... c'était réel.

    Une fois mes pattes cuites, je versai le tout dans un bol et mangea, assise sur le canapé. Comment avait tourné ma vie ? Son scénario était invraisemblablement bizarre. J'avais l'impression d'avoir plongé dans une télévision, un film, tellement ma vie était incroyable. Nouvelle dans une ville de pluie et de nuages menaçants; je me suis découverte dans un collège où un élève sur dix était un mannequin, un mystère de la pire espèce, un intello acharné, un rebelle sans foi ni loi, ou parfois même les quatre en un (!) ; j'apprends à connaître mon père qui semble ne rien manger, ne rien boire, ne pas travail, ni même sortir de chez soi (même quand il ne pleut pas !); et, pour finir, un chat superintelligent nommé Shy semble comprendre à peu près tout ce qu'on lui dit (mais n'obéis qu'à son maître - Morgan), et qui me suis partout ! Je veux la mort de ce chat !
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MessageSujet: Re: Quelques semaines après... [solo] [sujet fini]   Quelques semaines après... [solo] [sujet fini] EmptyVen 18 Juil - 14:22

    N'ayant pas de télévision dans cette maisonnette, j'avais mangé mes pattes assisse sur le canapé en me perdant dans mes pensées, presque broyant le noir. Vrai qu'il ne faisait pas très clair ici... mais Morgan m'avait pourtant promis, quelques jours plus tôt - quand j'eus le courage de lui demander pourquoi je dois avoir besoin d'une lampe de poche pour y voir dans la cuisine lorsqu'il est plus de dix-huit heures - qu'il réparerait l'électricité. Selon lui, le cable qui reliait notre maison à l'usine avait pris un gros coup, pendant un orage, et depuis lors il attendait que ce soiy réparé. Au fur et à mesure, il avait appris à vivre sans - grâce aux bougies, aux lampes à gaz (powa ! ils utilisaient ça il y a un demi siècle !) et aux lampes torches dans les pires des cas.

    D'un côté, je crois que ça l'arrangeait bien : il ne devait pas payer la facture d'électricité. Parce que je le voyais quasi jamais sortir de chez lui. Rectification : je ne le voyais jamais sortir. Seulement certains jours, lorsque je rentrais de l'école, il y avait les courses sur la table de la cuisine, ce qui me laisse croire qu'il est allé acheter ce qu'il manquait.

    Ce qui me préoccupait le plus est qu'il ne mangeait pas. En tout cas pas exactement comme les gens normaux le fond. Il mangeait ou très tôt, ou très tard, et en aucun cas devant moi. Détrompez moi si je fais fausse route mais... même dans les pires séries irréaliste, le père va toujours bien, à un moment ou à un autre, au café ou au restaurant avec sa fille ? Preuve est faite que la télévisions nous ment plus souvent qu'on ne le croit... quoi que ma famille peut très bien être une exception. A vrai dire, je crois qu'elle l'est à tous les coups.

    Un bruit étrange venant du sous-sol me sorti de ma transe. J'engouffrais la dernière bouchée de mes pattes aux épinards, puis posa le bol sur la table. Je me levai, sens en alerte, et me dirigeai vers l'origine du bruit. Bien sûr... où d'autre ? Je me tenais devant la porte de la cave. Faut pas croire que je ne regarde que des films cul-cul-la-praline où les pères emmènent leurs filles à manger en ville. J'ai aussi l'habitude des films d'horreur où les héros se retrouvent toujours à pénétrer dans le seul endroit où on leur avait formellement interdit d'aller. En général, rien de bon leur arrive... Non pas que ça ait beaucoup influencé mes intentions, mais je reculai d'un pas. J'attendis là, en quête d'un nouveau signe. Mais le silence suivit... Et s'il était arrivé quelque chose ? Morgan avait-il besoin d'aide ? J'avais du mal à l'imaginer, lui qui semble si.... indépendant serait le mot juste.

    La curiosité plus que l'inquiètude me poussa à retourner devant la porte. Je l'ouvris.


" Morgan ? ça v... " demandai-je d'une voix tendue.

    Sa réaction fut tellement rapide que je fus pris de court. Il était juste là, derrière la porte. Il s'imposa avant même que j'eus fini ma question. Je fis un bon en arrière, et trébucha sur une chaise et me retrouva étalée par terre, avec la chaise renversée. Morgan paraissait partagé entre l'inquiétude et une rage sans précédent. Rage contre moi, la question ne se posait pas. Ne m'avait-il pas dit de ne pas pénétrer dans cet endroit ? Mais je n'y étais même pas entrée, et je n'avais pas regardé. Je l'avais juste surpris.


" Qu'est-ce qu... "

" J'avais entendu un bruit et je me suis inquiétée. Je demandais si ça allait, je n'entendais plus rie... "

" ...rien comme d'habitude. Tu n'as pas à t'inquiéter pour moi ! "

" Désolée d'être trop humaine pour être totalement indépendante. Moi, j'ai besoin de manger. Moi, j'ai besoin de lumière. Et moi, j'ai besoin de sortir et de voir des gens ! Moi, je me préoccupe de ceux qui m'entourent ! "

    Nous nous dévisageâmes quelques secondes; nous étions tous les deux surpris de la colère de l'autre. J'étais tétanisée, mais je ne pouvais pas le montrer. Je devais être forte, et tenir tête. Je n'étais pas en tord ! A un moment, j'eus l'impression qu'il allait me sauter dessus. Il y avait eu comme une impulsion dans se jambes, et ses poings étaient serrés à un tel point que je pouvais voir les os. Je sentais son regard rageur posé sur moi, et je savais qu'il attendait que je lui renvoie le mien. Je fixais ses poings. Je compris qu'il n'abandonnerais pas là, et levait les yeux.

    Les siens étaient noir. Noir comme je n'en avais jamais vu auparavant. Noir de colère. Tellement noir que je n'avais aucun mal à discerner une partie de lui qui me criait de m'enfuir à toutes jambes. J'eus soudain l'impression que j'avais fait une c*nnerie. Une grosse bêtise... J'avais du mal à soutenir son regard, tellement d'éléments contradictoires s'entrechoquaient dans ses yeux. Je regardais ailleurs, juste le mur derrière lui. Il compris que j'abandonnais, et me tourna le dos pour retourner dans sa cave chérie.

    Je ne restais pas là longtemps. J'enfilai des chaussures et pris un manteau, puis quitta la maison. J'avais besoin de prendre l'air.


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