La neige [fini]

Quand je me réveillai ce matin là, le premier sentiment qui me traversa fut l'envie de me rendormir. Puis, l'intense lumière blanche qui était la seule chose visible par ma fenêtre m'intrigua et je gardai mes yeux ouverts. Et c'est en fixant, fascinée, ce qu'il y avait de l'autre côté que ma vitre que je compris : il neigeait. La neige m'a toujours fait rêver, et la voir ainsi tomber, blanc sur blanc, m'enchanta. Ce jour là, c'était décidé, je passerai la journée dehors.

Dès sortie de mon lit, le froid me transperça et je râlai : le chauffage n'était toujours pas opérationnel dans cette maison de dingues, et ne plus avoir mon duvet pour me garder au chaud me fit un choc. Au lieu de replonger sous les draps, comme je l'aurais fait en temps normal, je m'habillais en vitesse grand V avant de descendre en chantonnant. J'en oubliais de déjeuner et sorti, mon sac à la main. Je n'étais pas maquillée et mes cheveux étaient simplement attachés en une queue barbare, mais je ne pouvais qu'avoir bonne mine, vu le sentiment de légèreté qui m'habillait. Arrivée dehors, je vis les dix centimètres de neige qui recouvraient le sol, et me mis en route vers le collège, presque en dansant.

Évidemment, j'arrivai avec une vingtaine de minutes d'avance sur le reste, et je ne me souvins qu'à ce moment que je n'avais pas regardé l'heure une seule fois. L'air été froid, et mes oreilles, mon nez et mes joues étaient rouges, malgré on écharpe et mon bonnet jaunes. Mais quand je vis deux filles préparer des boules de neige contre un garçon qui avait le dos tourné, je sentis mes instincts d'enfant se réveiller et je me lançai dans le jeu.

La journée se déroula dans la meilleure ambiance. La quasi totalité des élèves était dans une hyper-activitée constante, et pendant les cours, tout le monde regardait l'extérieur avec envie.

En rencontrant Aspen, à coups de boules de neiges, avant le début des cours, je vis qu'elle ne portait ni écharpe, ni bonnet, ni gants. Découvrant que toutes les deux nous étions amoureuse de la neige et qu'aucune ne voulait rentrer chez soi après les cours, on avait décidé de partir à deux à la fin des cours. Peu importe où on irai. Je mourrais d'envie de découvrir La Push, car je n'avais jamais été à la réserve depuis que j'étais arrivée à Forks, mais j'avais une autre idée en tête.

Ainsi la journée passa lentement. Mais lorsque la sonnerie retentit, lors de la dernière heure, je poussai un long soupire. Liberté, nous étions vendredi. Et je pouvais aller où bon me semblait avec Aspen. Plus qu'à la convaincre d'aller où je voulais aller - c'est-à-dire à la forêt de Forks, qui longeait presque ma maison (à deux cents mètres environ).

Tous les élèves rangeaient leurs affaires après la sonnerie et la professeur qui venait de nous servir deux heures de géographie effaçait le tableau. Je me levai et attendis Aspen. Quand elle se leva, je lui dis, sourire aux lèvres :

" On y va ? "

Hah, l’hiver. Quoi température, pas tellement de différence avec les autres saisons, mais qu’est-ce que c’était beau! Les flocons blancs qui couvraient le sol comme un gros tapis, les petits nuages que tout le monde respirait, le chocolat chaud… Hmmm… Ça donne envie!

Mais bien sûre, une journée comme celle-ci devait nous être pris par Notre Seigneur l’école. Obligé de prendre des cours avec une journée si blanche, c’était comme avoir cours le premier jour après les vacances de Pacques. Pas possible. Les profs devaient garder les lattes près d’eux, pour pouvoir taper sur le tableau et de recevoir l’attention des élèves qui rêverait de week-end en regardant par la fenêtre. Quand même une bonne moitié de la classe.

La journée d’école c’était passé plus ou moins vite pour moi - c‘est fou comme ça peux avoir tellement de différence, le temps à l’école. Je suis sûre que j’étais une des seules qui avait vue passé la journée en moindre de deux minutes. En fait, je trouvais que c’était juste les dernières heures qui étaient les plus lourdes à suivre. Surtout un vendredi. C’est ça qui rallonge une journée… sans ces heures là, ça irait, non?

« On y va ? »

La sonnerie avait fait son boulot pour la semaine quelques secondes passées. Les élèves rangeraient leurs affaires, et moi je me préparais pour partir à mon tour.

« Yep! » Je répondis. Et deux secondes plus tard: « Où ça? »

Je balançais mon sac à dos sur mon épaule, et mettais la capuche de mon manteau (qui ne semblait peut-être pas une veste d’hiver, mais était assez ‘chaud’ pour moi) au dessus du sac. Possiblement une grande habitude, parce que j’avais horreur de sentir une bosse dans mon dos en portant mon sac. Je me sentais Le Bossu de Notre Dame de cette manière là.

Ma main appuyait sur mon estomac en un reflex. Oh my god. Je venais de manger - oui, juste avant le dernier cours - et j’avais encore faim. Zut. Détestable quand ton ventre fait des bruits affreux comme le mien. Heureusement la classe avait déjà disparu dans les couloir de l’école - ou plus loin - et personne n’aurait dû entendre grand-chose. Enfin, c’est-ce que j’espérais au moins. Peut-être une promenade me ferrait du bien.

Et bien, les pensées de cheeseburgers ou de sandwichs avec crudités pourraient s’éloignés un peu de cette façon. Et puis… un repas est toujours mieux si on a

faim. Comme après une ballade qui prend de l’énergie.

" Yep! "

J'espérai qu'elle arrête sa réponse à ça. Bien sûr, je n'allais pas lui cacher où on allait. Ce serait stupide, et infondé. Elle fut rapide à rajouter :

" Où ça? "

" A... eh... En fait j'aimerais découvrir la forêt de Forks. A ce qui parait c'est très beau, et j'aurais aimé pouvoir profiter d'un guide... "

J'ignorai pourquoi j'étais gênée de ma réponse. Peut-être parce que je trouvais pas ça normal que je choisisse l'endroit où nous nous rendrions, parce qu'il aurait été plus logique qu'elle me fasse découvrir ses endroits préférés dans la région. Elle devait sans doute en avoir.

Elle ne releva pas le sujet plus que nécessaire et nous partîmes, à pied. La forêt de Forks commençait à une dizaine de mètres de ma maison, donc la route que nous empruntions était la même que j'arpentais deux fois par jours, cinq fois par semaine. En marchant, on a discuté de tout, et de rien. C'était relaxant de parler avec Aspen. On se découvrait autant de goûts commun que de choses qui nous opposaient. Alors on passait beaucoup de temps à débattre de "tel groupe est bien meilleur que celui là" et du "ce film est nul, je ne comprends pas comment tu peux aimer !". Parfois des conversations prenaient un tournant plus vaste, mais pas moins intéressant. J'aimais bien Aspen pour ça, parce que si elle était très différente de moi, on avait beaucoup de choses en commun.

On tombait un peu à court de sujet de discutions, donc un silence s'installait entre nous. Encore une chose que j'aimais chez elle. Elle n'avait pas peur du silence.

J'apperçu ma maison, après un tournant. De l'extérieur, la bâtisse avait meilleure allure que de l'intérieur. Si je n'avais pas comment était l'intérieur, je l'aurais presque trouvée mignonne. Mais bon, faut pas rêver non plus.

" Si tu veux, on peut déposer nos sacs chez moi. Comme ça ce sera plus léger, pour la ballade. "

Je ne comptais pas vraiment la laisser entrer. J'aurais juste jeté les sacs dans le couloir, et refermé la porte bien assez tôt. Et j'espérais sournoisement qu'elle se sente assez mal à l'aise pour attendre sur le trottoir, et ne pas me suivre dans l'entrée. Mais j'en doutais fortement.

« A... eh... En fait j'aimerais découvrir la forêt de Forks. A ce qui parait c'est très beau, et j'aurais aimé pouvoir profiter d'un guide... »

Un sourire était la seule réponse qu’elle avait besoin pour voir que je n’avais aucun problème avec une ballade dans la forêt. C’est cool la forêt. Après qu’il a pluie, ça pue, mais comme il neigeait, la forêt était magnifique. J’étais contente qu’elle appréciait autant la nature que moi. Bon, d’accord. Des fois, il faut dire que je suis une terrible râleuse au rapport de la bout et le

- le

c’est le truc où tu marches dedans mais tu ne sais pas trop ce que sait, donc sa s‘appelle

parce que c‘est le bruit que ça fait - qui couvrait le sole des bois. Mais bon, il y avait toujours une solution pour des problèmes ainsi. Ne pas allez dans les bois quand il y a du

.

Jasmine avait proposé de prendre le passage dans la forêt qui se trouve près de sa maison. J’étais d’accord, évidement, j’allai trouver mon chemin. Même si elle aurait proposer de rentrer dans la forêt de Forks en faisant le tour du monde, j’aurai trouver mon chemin. J’étais une guide professionnelle, grâce à mon sens de l’orientation. Okay, peut-être le fait d’être un loup-garou m’aidait beaucoup. C’était super de courir dans tout les sens, ayant la liberté d’être dans un corps qui s’en foutait du

et de la bout collé partout. Ouais, c’est cool.

On marchait donc, en parlant de nos trucs favoris - et moins favoris. Détendue et calme dans tout le sens du mot, jusqu’à ce qu’on arrivait dans la rue de Jasmine. Je savais pas exactement dans quel maison elle habitait, et si je savais, j’avais oublié. Toutes les maisons dans cette rue étaient petites et… charmantes. Mais quand même un peu négligé. Laissé au côté sans le soins qu’elles desservent si ont veut.

« Si tu veux, on peut déposer nos sacs chez moi. Comme ça ce sera plus léger, pour la ballade. »

Ah. Pratique! Pas que c’était si lourd que ça… j’avais oublié la moitié de mes livres dans mon cassier, comme d’habitude. J’allais encore être grondé par mes parents. Mais bon, c’était un problème pour plus tard ça.

« Utile. Si ça ne cause pas de problèmes à ton père, j’veux bien. » dis-je en marchant jusqu’à devant la maisonnette.

C’est la que j’ai arrêter de bouger.

Terrifiée de ce que je sentais piquer dans ma tête, j‘étais aussi vaste qu‘une statue. Ce n’était pas possiiiiiiiiiiible! Pas ici! D’où venait l’odeur? Je voulais bien me tourner, courir, chercher l’odeur, faire quelque chose, mais j’étais collé par terre avec mes pieds. Plutôt en position de défense - comme un animal - qu’une fille qui vient déposer son sac chez son amie. J’espérais que Jasmine allait vite rentrer et surtout pas se retourner et me voir dans cette situation, mais quand la porte s’ouvert j’ai faillis m’évanouir. L’odeur de vampire circulait dans l’oxygène que je respirais… et ça venait de la maisonnette de mon amie.

Oh my gosh.

Qu’est-ce que je devais faire? M’enfuir? Non. Mon instinct me disait quelque chose d’autre. Il m’ordonnait de rentrer dans cette crotte de maison de vampire pourri à l’ail et d’aller déchirer ce truc en milles morceaux. Au moment où j’avais décidé de foncer dans l’endroit envahit d’odeur catastrophique, je revue Jasmine avec son sac à dos en main. C’est vrai. J’avais oublié, c’est ça maison. Même si c’était une amie - ou un ami - à elle, j’étais obligé de tuer le parasite de notre société, mais je ne pouvais pas. Pas encore en tout cas…

Je mordait un bon coup dans mon poing serré tellement fort que j’avais l’impression qu’il saignait, et ouvrait bien la bouche:

« Jasmine! » criais-je. « Faut qu’on parte, y a un truc que je dois faire, je vais à l’entrée du bois, retrouve-moi là! »

Et je partie en courrant, après avoir repris le mon sac, qui était sur la rue en voulant le donner à Jasmine. Pas question que j’allais laisser puer mon sac préféré.

Je m'avançais dans la petite allée qui introduisait ma petite maison, Aspen me suivait, quelques mètres derrières. Elle gardait ses distances, tant mieux. Je ne me retournais pas, histoire de faire comme si je n'avais pas vu qu'elle ralentissait. En montant les deux petites marches pour arriver sur le perron, je jetai un rapide regard par dessus mon épaule : Aspen me suivait de quelques pas.

Je frappais à la porte. Le bois raisonna. Je m'attendais à voir Morgan ouvrir dans les cinq secondes suivantes, mais il n'en fut rien. J'attendis dix secondes, puis quinze... Autour des vingtièmes, la porte s'ouvrit, hésitante, et mon père -

- resta dans l'ombre du couloir.

Pendant une seconde ou deux, une atmosphère incompréhensible plana, pour une raison qui m'échappait. Morgan ne me regardait pas. Ses yeux noirs luisaient face à la clarté de l'extérieur. Il regardait dehors. Son visage abordait une dureté que je n'avais jamais vue chez lui. Les muscles de son cou et ses mâchoires crispés, sa peau était tellement pâle que des tachettes bleues semblaient briller là où elle était éclairée. Je fus étonnée de voir que je ne devais pas lever les yeux pour observer son visage, et c'est en baissant les yeux que je remarquai qu'il avait les jambes légèrement écartées, les genoux pliés. Je ne sentis pas ma mâchoire se relâcher et ma bouche s'ouvrir de surprise; mais de toute manière, personne ne le remarqua : moi plongée dans l'observation de Morgan, lui-même dans celle de "l'extérieur".

Un cri plutôt paniqué me fis sursauter.

" Jasmine ! Faut qu’on parte, y a un truc que je dois faire, je vais à l’entrée du bois, retrouve-moi là ! "

C'était Aspen. Elle avait laissé son sac au milieu de la rue, puis était revenu le chercher en courant. Elle s'était enfuie. Cloitrée là, devant la porte, je ne savais pas trop quoi faire.

" Qui c'est ? " demanda Morgan avec une voix grâve qu'il corrigea tout de suite.

" Une... amie d'école que je dois rejoindre tout de suite. Je v-voulais juste laisser mon sac ici, eh... t-tu peux le m-mettre dans le salon ? "

Ma voix avait flanchée vers la fin. J'avais très envie de partir comme l'avait fait Aspen. Morgan me regardait, le regard sombre, plongé dans l'incompréhension... ou dans une compréhension qui me dépassait largement. Je lui tendis mon sac d'une main tremblotante, puis fis demi-tour et reparti sur les pas incrustés dans la neige de mon amie. J'avais plus ou moins repéré la forêt, mais je ne voyais pas très bien ce qu'elle voulait dire par "entrée". Je suivais donc ses traces de pas dans la neige, pensive et inquiète.

Cette situation était incompréhensible. C’était bien évident qu’un vampire habitait dans la maison de mon amie. Et si ce n’était pas que ça, Jasmine n’en était même pas au courant. Ça, je pus le dire saine et certaine. J’avais déjà remarqué que Jasmine ne se sentait pas top en rentrant à la maison. ’Fin… ce que je voulais dire, c’est qu’elle prenait toutes excuses pour ne pas rentrer à la maison. D’abord, je crue que c’était juste à cause de problèmes familiaux - le genre que tout le monde a - mais que c’était un problème si sérieux? Non. Personne n’aurait su.
La chaleur qui traversait dans mon sang ne cessait pas de se réchauffer encore. Je connaissais cette impatience brûlante dans ma peau comme aucune autre personne ne put la connaître. J’étais confronté avec mon inférieure animale tous les jours. Avoir des vampires à l’école, c’était déjà ça… mais savoir que je ne pourrai jamais entrer dans la maison de la fille que je voyais comme ‘celle qui me plaît le plus dans l’école pleins de sangsues’ était venue comme un choc soudain. Je n’aurais jamais cru qu’une telle chose puisse arriver. Ils s’avaient multiplier en silence ces

(Hahaha - vive l’humour d’une loup-garou…) ou quoi?! Logique qu’il y avait de plus en plus de loups-garous. On en avait besoin.

Trop profond en pensées, je n’avais pas remarqué que je me fusse éloigné de plus en plus dans forêt. Zut. Si Jasmine m’avait suivie, elle n’aurait aucune idée où aller. Et puis, ce n’était pas très intelligent d’être dans une forêt toute seule - surtout quand on ne connaît pas celle-ci. En remettant bien mon sac à dos, je fis demi-tour. Ça m’avait pris que quelques minutes avant de voir Jasmine sur le chemin en suivant des traces dans la neige. Ah ouais. Je n’avais pas pensé à ça… Bon bref, Jasmine avait la tête penchée et elle suivait le chemin tout droit vers moi. Je tendis mon bras, à fin qu’elle puisse me voir, et je parla:

« J’ai trouvé le meilleur chemin. » avec un sourire.

C’était la meilleure excuse que j’avais pu trouver en deux secondes. Pas question d’avoir couru pour un chemin en première instance, mais que pouvais-je dire d’autre?
Je n’étais pas vraiment dans la circonstance la plus confortable - du genre que je ne savais quoi dire - et j’en était sûre que ça ce faisait remarquer. Hooooh. Nulle!

" J’ai trouvé le meilleur chemin. " entendis-je dire une voix.

Je faillis avoir un arrêt cardiaque ! Je sursautai en relevant la tête, et aperçut Aspen non loin de moi. Tout près de moi à vrai dire : son bras était à un mètre du mien. Je ne me souvenais pas trop de ce à quoi je pensais en suivant ses traces, mais ça devait être vraiment captivant !

Je souris à mon amie pour la rassurer, et la suivit sur son 'meilleur chemin'. Nous étions toutes les deux silencieuses, moi j'étais gênée. Je n'aurais pas dû lui montrer où je vivais. Je me souvenais ce que j'avais pensé en apercevant pour la première fois la maison de Morgan : "c'est quoi ce trou à rat ?". Je m'étais peu à peu habituée à ma nouvelle vie, mais j'aurais très bien pu faire cette satanée balade dans la neige avec mon sac ! Vraiment ! Morgan m'intriguait, m'effrayait ou

m'attirait selon ses jours. Si je vivais avec lui, si je partageais sa

demeure, j'avais encore du mal à l'avouer être mon père.

Alors pour une amie à moi... qu'avait-elle pensé ? Aucune idée. J'avais eu peur, cette fois, elle avait dû être surprise, et paniquer. Moi aussi j'avais envie de courir en me retrouvant devant lui, des fois, mais en général il suffisait de baisser les yeux pour me reprendre : son odeur... son physique ! ... il étaient loin de me faire fuir.

Bref. J'avais envie de penser à autre chose. Je fis se lever mon regard, et celui-ci caressa le branchage des arbres et la fine couche de poudre qui les recouvrait. Un fin soleil filtrait à travers ces formes, leur donnant un air féérique. Descendant le long des troncs, des lierres et des toiles d'araignées aux reflets argentés s'offraient à ma vue. Plus bas, les fougères et les arbustes étaient ensevelis sous une plus dense couche de neige, à l'instar du sol. Devant nous, elle était immaculée et dans notre dos demeurait la trace de nos pas.

Je soupirai et un petit nuage de vapeur s'envola devant ma bouche. J'avais froid aux oreilles et au nez, sans compter mes orteils dont je ne sentais plus le plus petit. Mais je me sentais bien. La quiétude du bois m'avait calmé, mais Aspen et moi ne parlions toujours pas. Le silence me pesa et je décidai de faire un premier pas :

" Qu'est-ce que tu devais faire, au fait ? " demandai-je d'une voix que je voulais innocente. " Tu es partie en disant que tu devais faire quelque chose. "

« Qu'est-ce que tu devais faire, au fait ? » demanda Jasmine. « Tu es partie en disant que tu devais faire quelque chose. »

« Ah! Er… je… »

Que répondre? Je détestais les problèmes comme ceux-ci. Devoir cacher quelque chose parce qu’il le fallait - et pas parce que je le voulais. C’était devenu compliqué. Savoir vivre avec le fait que je ne puisse dire la vérité de mon apparence réelle était déjà difficile, mais comment pourrais-je caché le fait que son père était une sangsue?
Dieu seule sait ce qui peut ce passer s’il perds son calme et bouffe mon amie. UGH! Pourquoi est-ce que la vie doit-elle toujours se terminer comme ça?!

« Y avait quelqu’un que je connaissais plus loin, je devais lu dire quelque chose de ma mère si je le voyais un jour, alors j’ai pris ma chance. Désolé. » mentais-je. « Bien belle, hein, la forêt? »

J’avais cru voir Jasmine penser à ce que je venais de dire - donc je changeais vite de sujet. Et bon, le premier truc qui m’est venue en tête en voyant mon entourage, c’était bien la forêt…
Nulle, nulle, j’en était bien au courant, mais il fallait être rapide. Jasmine n’était pas une des cheerleaders de l’école - ce qui voulait dire qu’elle n’était pas c*nne. Pas c*nne du tout.

" Y avait quelqu’un que je connaissais plus loin, je devais lu dire quelque chose de ma mère si je le voyais un jour, alors j’ai pris ma chance. Désolé. "

Ça semblait louche, mais bon, ça se tombe, c'était vrai ? Qui sait. Peu importe, ça ne me regardait pas. Même si... c'était louche. Pendant une demi-seconde, je ne sus pas très bien que faire. L'interroger ? 'Ah et qui c'était, quelqu'un ?' ou me taire et laisser le silence nous envahir une fois de plus ?

" Bien belle, hein, la forêt? " dit-elle.

Alors on parlerai météo. Je soupirai. Et comment elle était belle ! Mais mon esprit était pris à autre chose. Je me sentais responsable de ce qui c'était passé, et de la tentions qui nous séparait à présent. Mon regard regardait le sol défiler sous mes pas, là où la neige avait pris une couleur grisâtre. Elle ne fondrait pas avant quelques jours, mais ce jour serait sans doute le plus beau. Pourtant j'avais eu ma dose. Je ne pensais plus qu'à une chose : comment amener une conversation au sujet que nous essayions toutes les deux de fuir ?

" Ouais... C'est magnifique. " daignai-je quand même répondre.

Mon ton avait été sincère, mais un peu lointain, et il était évident que je ne pensais pas au paysage qui s'offrait à mes yeux. Je ne voyais plus que des taches blanches, brunes et grises. Que dire ? La vérité ? Quelle idée stupide ! '

' Ces pensées me dégoutaient. Mentir ? ' Je sais pas si tu as vu le sympathique homme qui a ouvert la porte, mais c'est un ami à mon père, qui vient s'occuper de la maison. Mon père est en fait un agent secret dont le boulot est ultra secret, je ne le vois pas très souvent, vu que je ne suis qu'à moitié dans le secret. ' Cette pensée me fit presque rire. Étais-je vraiment désespérée au point d'inventer ce genre d'excuses extravagantes et complètement déplacées ?

Bon. Dire quelque chose. Mensonge ou vérité ? Vérité ou mensonge ? Vérité ? Mensonge ? La vérité transformée ? Ou un mensonge quasi vrai ? Un demi-mensonge ? Une demi-vérité ? Menson-... véri-... Zut à la fin !

" Mon père m'a fait peur la première fois. Je le connais depuis environ trois mois. ... Mais bon on s'y habitue." lançai-je soudain.

Alors ce sera une demi-vérité : on ne s'y habitue pas autant.

« Ouais... C'est magnifique. »

Baaaah! Quelle conne! Comment avais-je pu commencer un sujet aussi débile que ça. J’ai bien dû être désespéré. La forêt, d’accord c’était cool, mais je n’était pas trop du genre: ‘O les petits oiseaux qu’ils sont mignon’ ou ‘Ceci est un arbre. Ne le touché pas, sinon vous polluer la nature!’. Moi j’étais plutôt le genre de fille qui adore courir et bouger en évitant les obstacles - étant loup-garou ou en état humain. Vive l’aventure! Pas: ‘Vive la nature!’.

Un silence gênant brisait tout liens que j’avais sentis avant entre nous. Comme ci le fait d’être ce que je suis, en savant plus qu’elle, me… comment dire? Brisait le cœur? Pas vraiment. C’est juste que je le regrette tellement. C’était un de ces moments immense où je me réalisais que je n’était pas

. J’étais bizarre, autrement, secret, cachée, une mythe. Et je n’aimais pas cette idée du tout. Je voulais avoir une vie normale!

Mais pourquoi est-ce que je pense comme ça?

Le fait que je me surprenais à penser des trucs comme ça me déprimait. C’est exactement ce que j’avais pensé tout au début. Je voulais mourir, abandonner tout pour avoir une vie normale - mais la meute (et surtout mon frère) m’avait appris que c’était une bonne chose. D’être ce que je suis n’était pas anormale, mais le destin qui le voulait. J’ai donc accepté l’idée que c’était ce qui était supposer ce passer avec moi, et j’ai bannit les idées déprimantes de ma tête. Mais me voici entrains de repenser comme au début. Pourquoi? A cause de ce vampire?!
Oui.
Pour être capable de m’accepter, j’ai mis la faute de ma vie entant que loup sur les sangsues. J’eu besoins d’un coupable. Et qui d’autre que ceux qui m’avaient appeler de devenir comme ceci, étaient le mieux à prendre cette faute? A cause du nombre de vampires qui s’évolua dans Forks, moi et tant d’autres on dû voir une nouvelle vie. J’avais donc assez de raisons de leur donner la faute.

« Mon père m'a fait peur la première fois. Je le connais depuis environ trois mois. ... Mais bon on s'y habitue. »

J’ai faillit sursauter là! Étant en monologue personnelle, j’avais complètement oubliée Jasmine. Et bien sûr, ce qu’elle avait dit n’était pas quelque chose que j’avais attendue. Peut-être ça la gênait aussi - et le fait de ne pas pouvoir en parler avec quelqu’un d’autre… ça tuait. Je le savais.

« Comment il t’a fait peur? » demandais-je. « Il s’est passé quelque chose? »

A-t-il but du sang? A-t-il bouffé un humain devant tes yeux? A-t-il essayé de t’attaquer? Qu’est-ce qu’il c’est passé Jasmine?

Qu’est-ce que ce salopard de vampire a-t-il fait?!

" Mon père m'a fait peur la première fois. Je le connais depuis environ trois mois. ... Mais bon on s'y habitue. "

Je n'avais aucune idée de la manière dont elle allait réagir. Ma réplique avait été un peu vague, mais étrangement interpellant. Oui, mon père m'avait franchement effrayé la première fois que je l'avais vu. Je me souvenais de mon impression en voyant la maisonnette : quel trou à rat ! Et lui... intriguée par ses yeux que je croyais alors violets ! Quelle idiote ! Ses yeux sont noirs. La lueurs des bougies - oui je me souvenais aussi qu'il n'y avait pas le courant, chez lui, ce qui a confirmé l'idée du trou à rat - avait rendu la scène si fabuleuse que je m'étais mise à imaginer toutes sortes de choses. Je l'avais pris pour un mystérieux sorcier. En y réfléchissant, après tout ce temps passé en sa compagnie, si j'avais abandonné la partie disant que c'était un sorcier, je ne pouvait pas m'empêcher de penser qu'il était mystérieux. Bizarre, et mystérieux. Effrayant.

Donc, je n'avais aucune idée de la manière dont elle allait réagir. Je ne m'étais pas faite d'idée, donc n'importe quelle réaction m'aurait parue inappropriée, j'imagine.

Elle releva légèrement la tête, comme tirée d'une rêverie profonde par ce que je venais de dire.

" Comment il t’a fait peur ? Il s’est passé quelque chose ? "

Elle semblait inquiète. Pourquoi ? Qu'aurait-il bien pu faire ? L'ombre qui avait recouvert son visage m'empêchait de comprendre son expression. Je renonçai à demander pourquoi elle s'inquiétait tellement. La situation était déjà assez délicate comme ça.

" Bah... "

Pas top comme début d'explication. Essayons de nous rattraper...

" Que veux-tu qu'il se soit passé ? " Je n'attendais pas de réponse. " Je n'avais jamais vu mon père. Je savais juste qu'il... n'avait pas voulu de moi lorsque maman lui a annoncé qu'elle était enceinte. Alors quand j'ai emménagé chez lui, il m'a effrayé. J'imagine que c'est normal, dans ma situation. Maman parlait jamais de lui. Je ne me l'étais pas imaginée comme ça... en fait je ne crois pas me l'être jamais imaginée tout court. "

« Bah... Que veux-tu qu'il se soit passé ? Je n'avais jamais vu mon père. Je savais juste qu'il... n'avait pas voulu de moi lorsque maman lui a annoncé qu'elle était enceinte. Alors quand j'ai emménagé chez lui, il m'a effrayé. J'imagine que c'est normal, dans ma situation. Maman parlait jamais de lui. Je ne me l'étais pas imaginée comme ça... en fait je ne crois pas me l'être jamais imaginée tout court. »

Qu’un vampire fait peur, c’est sûr. Pour les humains en tout cas. Leur aura était attirant, quelque chose qu’ils désiraient, mais pourtant, le corps des humains criait toujours ‘Non! Va-t-en! Cours!’. C’est leur cerveau qui les enchante. Mépris par le regard d’un vampire. Trompé par leur apparence. Parce que tout ce qui était beau - était bien. Oui, c’est bien ainsi que le cerveau humain marchait. Heureusement que je n’étais plus comme ça. Rien ne savait m’attirer dans tel créatures. Je les détestais.

Si j’avais bien suivis ce que Jasmine m’avait raconter - je crue comprendre qu’elle était enfant d’un vampire. Est-ce même possible? Il avait été mordu après naissance de sa fille? Ou pendant la grossesse?
J’ignore pourquoi, mais je sentais presque de la sympathie pour cet homme. C’est triste d’être quelque chose d’autre. Je n’étais pas trop sûre s’il voulait tellement être une sangsue. Il devait vivre avec une humaine, sa fille, qui existait que pour un but: la nourriture.

Raaaaaaaaaaah!

Pourquoi ça me stressais tellement de penser à tel choses? Je n’aimais pas penser ainsi! J’avais l’impression d’être sur l’enterrement futuriste de Jasmine Woods. Enfin - pas trop sûre qu’un corps serait trouver s’il la tuait.
Encore ses pensées… je ne les aimais pas.

« Tu ne te l’avais pas imaginée étant bizarre? » Je parlais ironiquement. « C’est débile. »

Ma main tremblait. O non - pas seulement ma main, tout mon corps. Je ne savais plus trop ce que je disais. C’était tellement ennuyant. Pourquoi ne savais-je pas me contrôler? Ce n’était pas la première fois! Je devais avoir l’habitude, non? Alors qu’avait-il de mal cette fois-ci?
L’odeur du

de Jasmine était toujours dans ma tête, dans mon nez. Elle était insupportable. En parlant de lui, cette odeur apparue soudainement dans ma mémoire. Mon corps ne m’écoutait plus. Il agissait instinctivement.

« Oui, c’est débile. Mais… » En soupirant je secouais ma tête. « Oh non, qu’est-ce que je dis? Ce n’est pas débile du tout… C’est juste que c’est... j'ai difficile à m’imaginer comment tu devrais le sentir… er… te sentir. C’est- er… »

J’étais nerveuse. Je perdais mon sang froid. Qu’est-ce qu’il se passait?!

" Tu ne te l’avais pas imaginée étant bizarre ? C’est débile. "

Je tus cette attaque. Je n'avais pas envie de me défendre. Présenté comme ça, il est vrai qu'il aurait été légitime que je me l'imagine, d'une manière ou d'une autre. J'aurais pu me l'imaginer ressemblant au père d'une de mes amies, ou simplement suivant un homme d'environ quarante ans que j'aurais rencontré au cours de ma vie. Mr. Lerique, peut-être. Ou Paul Stalens. J'aurais aussi pu me faire une idée tout à fait horrible d'un père à la peau tellement pâle et aux yeux si violets, dans l'espoir que je me sentirai plus vide en confiance, étant donné qu'il aurait dû, dans tous les cas, être plus "normal" que cet extrême. Mais qu'importe l'image que mon imagination aurait pu lui accorder, Morgan aurait, dans tous les cas, dépassé de loin toutes mes attentes; simplement parce qu'il ne ressemble ni à Mr. Lerique, ni a Paul. Il ressemble à aucun homme que je n'avais jamais eu la chance de rencontrer.

Je crois que c'est en voyant que je ne réagissais pas qu'Aspen enchaina :

" Oui, c’est débile. Mais… (pause) Oh non, qu’est-ce que je dis ? Ce n’est pas débile du tout… C’est juste que c’est... j'ai difficile à m’imaginer comment tu devrais le sentir… eh… te sentir. C’est- eh… "

Elle cherchait ses mots. Sans doute se sentait-elle un peu coupable d'avoir accusé aussi sèchement le coup ?

" Ouais non, ça va. C'est vrai, j'aurais du me faire une idée de lui. Mais de toute manière il ne ressemble à personne que je n'ai jamais connu ! Donc, ça n'aurait rien changé. " dis-je pour débloquer la situation.

Pourquoi ne me l'étais-je pas imaginée, maintenant ? Je crois que j'étais trop occupée avec ma mère, trop choquée, trop retournée pour agir comme toute personne censée le ferait.

Ayant marché un bon moment en silence, et ayant parlé un bon moment aussi, je me dis que le temps commençait à se faire long.

me demandai-je. S'il faisait encore clair, des ombres commentaient à s'étirer, et le soleil prenait une teinte orangée. Un vent s'était levé, également, et sa température était digne de la saison : glacée. Oui, oui, j'aime la neige. S'il y avait de la neige à 20°C, je l'adorerai !

Mais je me rendis compte que je ne voulais pas rentrer chez moi. C'était bizarre... c'était profond. Ce soir, je n'avais pas envie de revenir dans cette petite maisonnette qu'à moitié chauffée, de cuisiner seule, de manger seule, de frôler la crise cardiaque lorsque Morgan montera pour me souhaiter "bon appétit" comme il se borne à le faire tous les soir, et je n'avais pas envie de voir son regard s'assombrir et un sourire sournois se dessiner sur ses lèvres lorsque je lui demanderai s'il ne veut pas manger avec moi, comme je me borne à le faire tous les soirs également. Je voulais passer une soirée normale, manger ensemble autour d'une table, ou derrière la télévision. Parler, raconter sa journée. Partager des choses... ma mère me demandait tous les jours tous les détails sur ma journée, et ça me pesait de devoir les garder pour moi maintenant qu'elle n'était plus là.

Le vent continuait à me harceler, et je commençai à avoir vraiment froid, malgré mon manteau d'hiver et mes bottes en cuir. Je frissonnais. Mais je ne voulais pas mettre fin à ce moment passé avec Aspen, la neige et la forêt.

Quelques minutes plus tard, je craquai :

" Bon... il commence à faire très froid. "

Aspen ne semblait pas en souffrir, pourtant !

« Ouais non, ça va. C'est vrai, j'aurais du me faire une idée de lui. Mais de toute manière il ne ressemble à personne que je n'ai jamais connu ! Donc, ça n'aurait rien changé. » avait-elle dit.

D’accord, elle n’avait pas trop l’air d’être convaincu, mais après les conneries que j’avais dis, j’étais déjà assez contente qu’elle avait ouverte la bouche. Je n’avais pas fait d’attention à ce que je disais. Il y avait des trucs dont moi j’étais au courant, qu’elle trouvera improbable. C’est juste que dans le fond de ma frustration, je n’aie pas du tout cherché à penser qu’elle ne comprend pas qu’elle pourrait être en danger. C’était assez embêtant. A vrai dire, je n’aimais pas du tout!

On marchait en silence. Chacun avec la tête dans le c*l, en pensant aux choses trop profondes pour en parler à haute voix. Enfin, c’est ce qu’aurait dit n’importe qui qui marchait avec nous à ce moment. On dirait un enterrement…

« Bon... il commence à faire très froid. » Jasmine balançait soudain.

Je levais ma tête en la regardant, pas trop comprenant ce qu’elle disait. Il faisait quoi? Froid? Ah et m*rde. J’avais pas remarqué… ma veste était encore ouverte, et c’est vrai qu’il faut dire que j’avais plutôt l’air d’être faire une ballade en printemps, qu’en hiver dans la neige. Oops.

« Er… ouais. Il fait froid.» sortis-je donc en fermant ma veste.

Le fait que Jasmine avait placer un ‘bon’ devant ça phrase, était pour moi un signe de m’arrêter et de faire demi-tour. Mais comme demi-tour égale à la maison au vampire, il n’y avait pas question de faire ce fabuleux demi-tour. Je restais donc marché, en faisant semblant qu’aucune phrase n’avait été dite.
J’aurais pu continuer à marcher ainsi pour encore quelques heures, mais le fait de voir les petits nuages sortir de la bouche de Jasmine, et de voir son nez qui était devenu curieusement rouge, m’a quand même fait arrêter.

« Ça te dis de venir boire du chocolat chaud chez moi? Pour se réchauffer… » …et pour ne pas te laisser rentrer à ta maison avec ton père bizarre qui adore te bouffer tout cru pour ton sang… gelée. Avais-je donc proposé.

Je croisais les doigts et pria au bon Dieu qui est aux cieux qu’elle dise oui. Oui, oui, oui!

" D'accord ! Je n'ai pas envie de rentrer chez moi, de toute manière. "

Je ne savais pas comment je devais interpréter cette phrase, mais pour moi, c'était mission accomplie. J'allais tout faire pour lui faire passer le moins de temps possible chez elle... et chez cette sangsue.

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